Se sentant « confirmé » dans le bien-fondé de sa candidature par le succès de la manifestation de soutien de dimanche à Paris, François Fillon a maintenu fermement son cap. Depuis le Trocadéro, le long de la rive droite de la Seine, vers l’Elysée. Ce soir, le comité politique de son parti l’a désigné à nouveau comme candidat à l’unanimité.
Encouragé aussi par l’annonce faite depuis Bordeaux par Juppé de son retrait définitif, Fillon a pu exclure tout « plan B ». Malgré quelques déclarations divergentes, notamment de la part de quelques « sarkozystes » avançant le nom de François Baroin, comme d’un « successeur » à sortir comme d’un chapeau dans un curieux tour de passe-passe…
Lors du comité politique des « Républicains » réuni ce soir par Gérard Larcher et Bernard Accoyer –qui représentent respectivement les sénateurs et les députés de cette grande famille effervescente – François Fillon a appelé « les femmes et les hommes de bonne volonté à se rassembler, à respecter le message que nos électeurs ont exprimé lors de la primaire » et à « s’unir » autour de sa candidature qu’il a relancée comme « la seule légitime ». Ceci en mettant en garde « ceux qui entretiennent le poison de la division »…
Après mûre réflexion à un train de sénateur, Gérard Larcher a considéré avec la solennité voulue que Fillon a « mis fin aux hésitations » et que donc « le débat est clos ».
Dans la matinée, Alain Juppé, assez mauvais perdant, tout en confirmant son refus de se redevenir candidat, a dénoncé aigrement un « gâchis » : il a reproché publiquement à son petit camarade Fillon d’avoir adopté une stratégie de défense aboutissant… à une « impasse », et a traité sans nuance les militants rassemblés dimanche pour soutenir le candidat maintenu de la Droite de gens… « radicalisés ». Le maire de Bordeaux considèrerait-il les partisans pacifiques de ce sursaut patriotique comme des adversaires politiques ?
Décidément, le parcours de François Fillon et de ses vrais amis reste difficile… Sa vie politique ne sera peut-être pas un long fleuve tranquille.
Denis LENSEL