Accusé par voie de presse d’avoir organisé la rémunération de son épouse Pénélope dans des emplois présumés fictifs d’attachée parlementaire ou de collaboratrice d’une revue, François Fillon se déclare victime d’« une opération d’une extrême ampleur de calomnie très professionnelle ». Selon lui, il s’agit de son élimination politique comme candidat à la présidentielle « par des voies autres que démocratiques ».
Certes, les chiffres évoqués peuvent laisser songeur, d’autant plus qu’ils évoluent considérablement d’une semaine sur l’autre de cette campagne de presse engagée au pas de charge…
Cependant, le candidat de la Droite et du Centre est-il considéré ici comme un rival à battre, ou bien comme un homme à abattre ? Faut-il voir en lui un homme à juger comme un coupable éventuel, sans tenir compte du principe de la présomption d’innocence, principe qui semble bizarrement avoir disparu de l’esprit de nombreux médias ? Ou simplement un homme à jauger dans la compétition électorale, pour son aptitude à diriger notre pays conformément aux principes de rigueur qu’il a lui-même énoncés ?
Ce sont toutes ces questions qu’on se pose désormais. Mais ces questions pourraient un jour concerner d’autres candidats que le candidat Fillon, qui apparaît aussi dans cette curieuse affaire comme un bouc émissaire, cible désignée à tort ou à raison, mais avec une étrange hâte…
