Évangéliser la France - France Catholique
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L'Église dans l'attente
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Évangéliser la France

Chaque année, douze jeunes catholiques se forment à l’évangélisation au sein de CapMissio, à Montpellier, une école créée par le Père René Luc.
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« On ouvre une église une fois par mois pour proposer aux passants de prier. »

« On ouvre une église une fois par mois pour proposer aux passants de prier. »

© Cap Missio

Ils ont une vingtaine d’années et partagent une vie communautaire au sein de CapMissio. Cette école d’évangélisation diocésaine a pour but de former de jeunes catholiques, en suivant l’intuition du pape Jean-Paul II : « Les meilleurs apôtres des jeunes sont les jeunes eux-mêmes. » C’est le Père René Luc, connu notamment pour son livre Dieu en plein cœur, qui l’a créée en 2015, avec Mgr Pierre-Marie Carré, et qui la dirige aujourd’hui. Pour lui, CapMissio est une nécessité : elle permet de répondre aux questions de jeunes catholiques et de donner à ses étudiants – six filles, six garçons – un diplôme unique en France, tout en rendant service à l’Église. « La mission doit faire partie de l’ADN du chrétien », souligne-t-il.

Au service de l’Église

À l’heure des voyages humanitaires à l’étranger, très populaires chez les jeunes, l’école CapMissio préfère proposer une année de mission évangélique en France. Pour Louise, 23 ans, qui a été baptisée en 2021, cette année de césure est presque un « risque » dans une société déchristianisée où beaucoup ne comprennent pas qu’on puisse consacrer du temps à Dieu – mais un risque à courir ! « C’est aussi une année pour soi-même. Une manière de mieux se connaître en profondeur », ajoute Alice, 26 ans, qui a été convaincue du besoin d’évangéliser lors d’une retraite dans un monastère.

De septembre à juin, les élèves dédient entièrement leur temps à l’évangélisation. Étant seulement douze, comme les apôtres, ils restent soudés. Chaque année, un week-end de rencontre est organisé avec les anciens. C’est l’occasion pour les membres de découvrir les fruits de cette école : certains ont rejoint une association d’inspiration chrétienne, d’autres sont très engagés dans leur paroisse. CapMissio – c’est bien son but – donne un « élan » missionnaire à ces jeunes, qui ne semble pas s’arrêter quand l’année est terminée. Le Père René Luc a même assisté à l’ordination d’un ancien membre le 23 juin dernier !

Une soif de sacré

L’école CapMissio repose sur quatre piliers : la vie communautaire, la prière, la formation et la mission. « On témoigne dans les lycées, on ouvre une église une fois par mois pour proposer aux passants de prier, on aide des personnes dans le besoin », témoigne Louise.

Au fur et à mesure de l’année, les étudiants se sentent plus à l’aise dans l’évangélisation de rue, arrivant à attirer plus de monde dans l’église où ils proposent de prier. « Dans la rue, beaucoup ne connaissent pas l’Évangile, mais on sent qu’il y a une recherche de transcendance », explique Louis, 22 ans, qui souhaitait consacrer une année à Dieu et sortir de l’ordinaire. Pour lui, cette soif de sacré se ressent aussi chez les plus jeunes, notamment lorsqu’ils témoignent dans les lycées : « Ils viennent nous poser des questions. On fait tomber beaucoup de préjugés grâce à leur curiosité. » Cette vie missionnaire est complétée par « des fruits spirituels qui peuvent aller jusqu’à la conversion », ajoute Louise.

Au-delà de Montpellier

Pour l’instant, aucun autre diocèse ne propose cette formation. Les étudiants ont l’espoir de voir naître d’autres « CapMissio ». Une tâche difficile mais nécessaire, insiste Joël, 24 ans, venu de la Réunion pour rejoindre l’école : « Elle permet aux diocèses de s’adresser plus facilement aux jeunes, de se rapprocher d’eux. » Pour Louis, « tout l’enjeu est de trouver dans les autres diocèses des prêtres qui pourraient se mettre à plein temps sur un tel projet ».