Espagne : le temps des sondages - France Catholique
Edit Template
Chez nous, soyez Reine !
Edit Template

Espagne : le temps des sondages

Copier le lien

Le cours des sondages a pris désormais son régime de croisière croissant avec les défis électoraux qui se préparent pour 2019 en Espagne.

Une année d’élection nationale, régionale et européenne.

Le CIS, organe des Enquêtes et des Statistiques faites à cet usage propose les résultats du dernier sondage national effectué en avril 2018 auprès de la population espagnole.

L’heure semble venue de changements en perspective pour le régime des deux premiers partis de l’échiquier national qui depuis des années se partagent le pouvoir en alternance, de la gauche socialiste à la droite au PP. Le régime alternatif semble marquer des signes d’usure, et les résultats des intentions de vote le confirment.

Le PP aurait le bénéfice des 24 % des votants, soit une baisse marquée de 9 points par rapport à juin 2016, date des dernières consultations.
Le PSOE aurait 22 % d’intentions de vote, une baisse en constante évolution, Ciudadanos le jeune parti qui monte serait à 22, 4% dépassant les socialistes et chahutant le PP.

Deux horizons politiques distincts, entre le vieux parti PP qui semble souffrir bien des handicaps du moment, et les Cds pour l’heure neufs, sans n’avoir jamais gouverné les affaires et prompts aux promesses politiques portées par une jeunesse enthousiaste.

Puis viendraient les partis Podemos – IU qui correspondent à la gauche classique espagnole avec 19,6 % de sympathisants.

Un parti en perte de vitesse par rapport à IU jadis, clairement de tendance communiste et représenté par des leadeurs charismatiques anti franquistes qui ont quitté le parti.

Aux quatre partis nationaux viennent se joindre les catalans ERC avec 3% d’intentions de vote et Pdecat et 1,7% pour leur gouverne.

D’autres partis existent, d’obédience régionale mais dont l’ambition politique “gallego, basque, canaries”, demeure locale.

Cette enquête fut portée dans un pays aujourd’hui en crise politique, auprès d’une population qui qualifie l’ambiance générale de mauvaise à très mauvaise pour 76,2% de la population consultée, de régulière pour 18,9 % et de bonne pour à peine 2,7 % des sondés.

il faut souligner l’échelle des défis partagés par les Espagnols à cette heure dans l’ensemble du pays.

Pour 62,3 % le chômage, et celui des jeunes toujours constant, la corruption pour 38,3 % des personnes avec son florilège de président de région obligé de démissionner comme à Madrid, d’élus titulaires de diplômes universitaires factices, de détournement de fonds publics dans la gérance des biens régionaux, d’élus au sein de tous les partis priés de quitter le poste pour des suspicions avérées d’usage frauduleux d’argent public..

Le jugement des espagnols relatif aux politiques atteint 27,4 de la population mécontente plaçant la question à la quatrième place de leurs désagréments.

Puis viendrait la situation économique du pays que d’aucuns reconnaissent en bonne posture mais pour 21 % la question demeure préoccupante.
Car l’écart social des mieux lotis et des précaires augmente parfois dans des milieux économiques jadis assurés de leur statut…

La question suivante concerne l’état des pensions et des retraites. Un sujet économique lourd dans ce pays où le nombre des anciens croît et la démographie est un thème évoqué avec quelque embarras par les élus dans un environnement migratoire menaçant venu d’Afrique du nord et contenue pour le cas dans les îles atlantiques, en attendant de voir venir.

En dernière position vient la question catalane, avec 11 % des réponses des sondés.

Paradoxalement elle a perdu de son intérêt pour les Espagnols qui ne la considèrent pas comme un enjeu national pour eux.

Inversement proportionnée à sa place réelle dans la vie économique nationale, la préoccupation politique de son avenir semble avoir peu d’impact pour l’opinion publique espagnole sinon pour le gouvernement national. Céder sur le fond serait accentuer les effets collatéraux des autres autonomies prêtes à la surenchère.

Ainsi donc il ne se passe plus de semaines sans que journaux, fondations, partis politiques n’engagent leurs enquêtes dans le pays.
Chacun recueillant selon son prisme le message de ses objectifs politiques à venir.

Il est à parier en attendant la suite du travail des sondeurs que les horizons politiques des promesses électorales apportent leur lot d’inflexions possibles sans que les vecteurs lourds de la situation effective du pays ne changent fondamentalement.

A voir dans le curseur du temps qui viendra !