Encore sur la simple joie - France Catholique
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La sainteté : dire oui à Dieu
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Encore sur la simple joie

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Si les ennuis peuvent être sources de joies, combien davantage leur absence : c’est ce que l’on pense le plus naturellement du monde. Il arrive que les événements les plus simples confirment cette impression dont je sais pourtant d’expérience qu’elle est souvent contredite. Mais aujourd’hui je veux suivre cette pente.

Prenant mon café dans le jardin, je vois une mésange, l’un de mes oiseaux préférés avec le merle, qui traverse tout l’espace pour aller se percher sur l’une des branches basses du bouleau le plus éloigné, à gauche par rapport à moi. Aussitôt une autre mésange quitte la branche de l’un de nos deux tilleuls où elle avait son poste d’observation et fonce vers le bouleau. À peine arrivée, la première manifeste son agacement en déménageant vers l’autre côté de l’arbre : ce que voit une autre représentante de l’espèce en train de chercher sa nourriture parmi les herbes à quelque pas de moi : elle saisit l’occasion d’aller vérifier de quoi il s’agit et s’envole vers le bouleau. Dès qu’elle se pose près de la première, celle-ci, dédaigneuse à merveille, file au loin, là où s’ouvrent les vastes espaces d’un chêne à double tronc. Un roman sous ces petites ailes…

En somme un événement de rien du tout même pour des mésanges : pourtant j’en ai tiré un plaisir délicieux, presqu’un fou-rire…

De même, j’ai remarqué hier une jolie branche d’églantier en fleurs éclairée par le soleil : elle forme un arrondi très élégant et se distingue parfaitement sur le fond sombre de la haie qui borde le chemin passant par chez nous. Elle est restée en mon regard intérieur comme une incitation à me réjouir… Bien sûr je suis allé la photographier, mais l’image ne saurait faire revenir cette seconde, cette éphémère apparition qui, une fois disparue, demeure comme un long écho qui n’en finirait pas de s’éteindre. Oui, Paul Claudel a écrit quelque chose d’approchant dans sa si précieuse et belle Cantate à trois voix, à propos du parfum éternel d’une « rose une seconde respirée ».

Me voilà bien loin des tourments de l’actualité culturelle et politique. En cette même matinée, Natacha vivait un événement tout autre : sans moi, et je le regrette, car j’avais alors à me rendre chez un médecin à cause de la phlébite qui me menace depuis mercredi dernier. Elle a passé deux heures à risques devant une école rénovée que venait visiter ou inaugurer Madame la ministre de la famille : il s’agissait de lui souhaiter la « bienvenue » au nom de la Manif-pour-tous… Ma femme est revenue enchantée de cet « accueil » vigoureux qui regroupait une soixantaine de personnes.