Quelle bonne joie que d’avoir eu à m’exprimer sur un sujet pleinement heureux, traité par Claude-Henri Rocquet avec une ferveur communicative. Que d’avoir pu échapper ainsi, pendant quelques heures, aux délires des « bien pensants » qui fourmillent et gesticulent dans les allées du Pouvoir (politique aussi bien que médiatique). Aux discours chloroformés des discoureurs de gauche, jamais hésitant devant un mensonge. Ainsi Monsieur Guillon, au ‘Treize heures’, lâche une petite allusion venimeuse en direction d’Éric Zemmour, pour qui le maréchal Pétain aurait « sauvé des Juifs », ce que ce pourfendeur rivé à son credo gauchiste conteste (ce qui est son droit, encore conviendrait-il que toute la lumière ait été faite à ce sujet) ; Pétain, pour lui, n’a pu être qu’un total ‘salopard’, ainsi oublieux de la prudence qu’il a manifestée pour ne pas juger tout en les jugeant les sottises calamiteuses de ses amis du gouvernement…
Il faut reconnaître que nul (ou presque ?) ne saurait être intégralement mauvais ou pervers ou sot. Et peut-être que Pétain, qui fut, à mon sens probablement invalide, projeté dans une situation à la fois de chef d’État et de prisonnier, fit parfois ce qu’il voulait, parfois ce qu’il ne voulait pas. Avec la même apparence de visage et le même trait de plume.
Question qui m’agite l’esprit depuis longtemps : n’est-il pas indécent de toujours revenir sur la bête à terre, de sans cesse la frapper du pied, de refaire devant le peuple un procès déjà bouclé ? De rejuger, de recondamner celui qui déjà l’a été et qui déjà a payé, selon la formule traditionnelle, sa “dette envers la société” ? Il est bien commode de se farder de vertu sur le compte d’un autre. C’est hélas une habitude, chez nos « médiamen »1 de France, de démontrer à quel point on est un homme intègre, fou de justice, un juriste pointilleux, une sommité de la conscience sans défaut… Souvent moi-même je serais près de succomber à cette tentation… « Regarde la poutre en ton œil et non la paille en celui du voisin ». La réflexion du Christ est pour chacun de nous un paratonnerre des plus utiles.
Décidément, il est bien difficile de n’être pas un partisan inobjectif dont on s’imagine être très éloigné, pur en somme de toute faiblesse.