Deux saintes sœurs - France Catholique
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Pontificat de François - numéro spécial
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Deux saintes sœurs

Si Thérèse brille de mille feux dans la « couronne » des filles Martin, Léonie, deuxième de la fratrie, est à son tour en voie de béatification. Leur correspondance la révèle comme une authentique disciple de sa petite sœur.
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Sœur François-Thérèse (Léonie Martin)

Sœur François-Thérèse (Léonie Martin)

© Monastère de la Visitation Caen

Alors que le dossier pour la béatification de Sœur Françoise-Thérèse – Léonie Martin à l’état civil – est étudié par la Congrégation de la cause des saints, à Rome, sa correspondance a été publiée au début de cette année aux éditions du Carmel. Parmi ces 168 lettres écrites de sa main, cinq seulement sont destinées à sa petite sœur Thérèse. Elles ont été écrites entre 1887, l’année qui précède l’entrée au carmel de Thérèse, et 1897, l’année de sa mort. De son côté, le carmel de Lisieux conserve 17 lettres écrites par Thérèse à Léonie, disponibles sur internet, qu’il est intéressant de mettre en regard.

« Je t’offrirai la divine Réalité »

Cette correspondance est un précieux témoignage de l’affection que se portaient les deux sœurs : « Ta toute petite Sœur ne peut s’empêcher de venir aussi te dire combien elle t’aime et pense à toi, surtout en ce jour de ta fête. Je n’ai rien à t’offrir, pas même une image, mais […] je t’offrirai demain la divine Réalité, Jésus-Hostie, ton époux et le mien » (lettre de Thérèse à Léonie, 11 avril 1896).

Sœur Marcelle-Thérèse, religieuse à la Visitation de Caen et spécialiste de Léonie, estime que « sans ces lettres, on ne saurait pas grand-chose de leur relation, seulement que Thérèse, qui avait dix ans de moins que Léonie, l’a beaucoup aidée à rattraper son énorme retard scolaire ».

Un lien de « petit maître » à élève, qui se transforme peu à peu en conseil spirituel. « Léonie est spontanément très humble, en raison de ses grandes difficultés, au point d’accepter d’être l’élève de sa cadette. Et en retour, Thérèse de lui donner des conseils. Je ne sais laquelle des deux est la plus humble en réalité ! », s’interroge Sœur Marcelle-Thérèse.

« Parle-moi du Bon Dieu »

À travers leurs échanges, la petite carmélite forme sa grande sœur en lui transmettant déjà sa « petite voie », sur laquelle Léonie semble avide de s’avancer : « Quand tu m’écriras […] parle-moi du Bon Dieu et de tout ce qui peut me faire avancer dans la vertu, il n’y a que cela qui me fait vraiment plaisir… » (1er juillet 1896).

La réponse de Thérèse arrive quinze jours plus tard : « Je t’assure que le Bon Dieu est bien meilleur que tu le crois. Il se contente d’un regard, d’un soupir d’amour… Pour moi je trouve la perfection bien facile à pratiquer, parce que j’ai compris qu’il n’y a qu’à prendre Jésus par le Cœur… Regarde un petit enfant, qui vient de fâcher sa mère en se mettant en colère ou bien en lui désobéissant ; […] s’il vient lui tendre ses petits bras en souriant et disant : “Embrasse-moi, je ne recommencerai plus.” Est-ce que sa mère pourra ne pas le presser contre son cœur avec tendresse […] ?… Cependant elle sait bien que son cher petit recommencera à la prochaine occasion, mais cela ne fait rien […]. Les plus petites actions faites par amour sont celles qui charment son cœur » (12 juillet 1896).

Une étonnante prédiction

Dans ses lettres à Léonie, Thérèse va aussi l’encourager face aux difficultés qu’elle traverse, notamment lorsqu’elle veut quitter la Visitation de Caen.

Retrouvez l’article complet dans notre numéro spécial.