Deux boussoles pour la jeunesse - France Catholique
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Carlo Acutis et Pier Giorgio Frassati canonisés
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Deux boussoles pour la jeunesse

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© Famille Acutis

« La liberté, pour quoi faire ? », interrogeait déjà l’écrivain Bernanos au sortir de la Seconde Guerre mondiale. En 2025, cette question est devenue à ce point angoissante chez des jeunes que la véritable liberté chrétienne, celle de choisir le bien et le vrai, apparaît de nouveau désirable. Certains n’hésitent plus dès lors à embrasser la foi catholique.

Mais ensuite, il leur faut des boussoles pour former les esprits. Léon XIV s’apprête à leur en donner deux,
magnifiques, avec la canonisation ce dimanche de Carlo Acutis et de Pier Giorgio Frassati.

Après avoir récemment déploré le manque de vocations sacerdotales en France, et dénoncé la culture de mort devant des catéchumènes, Léon XIV pourrait ainsi préciser sa feuille de route pour la jeunesse.

Dimension surnaturelle de la foi

Déjà cet été, devant près d’un million de jeunes du monde entier, le nouveau Souverain pontife avait insisté sur la nécessité de « l’amitié avec le Christ », comme repère essentiel dans leurs vies, avant de les conduire à l’adoration eucharistique, dans un silence impressionnant. D’emblée, la dimension surnaturelle de la foi était assumée comme objectif central. Nul doute à cet égard que Carlo Acutis et Pier Giorgio Frassati, qui assistaient à la messe tous les jours – en écho aux recommandations de saint Pie X sur la communion fréquente des enfants –, fourniront un témoignage éloquent de cette piété eucharistique nécessaire pour alimenter la foi. « Nourrissez-vous du pain des anges, affirmait Pier Giorgio Frassati en parlant de l’Eucharistie, et vous y puiserez la force pour mener les luttes intérieures, les combats contre les passions et contre toutes les adversités ». Car la foi n’est pas un sentiment. Elle implique selon Léon XIV de rechercher « passionnément la vérité » et la cohérence de vie, quoi qu’il en coûte pourrait-on dire…

Car on ne peut être catholique à moitié dans un monde dont les valeurs dominantes vont à rebours des principes chrétiens. Déjà au XIXe siècle, traversé par les orages révolutionnaires, une grande éducatrice, sainte Madeleine-Sophie Barat, recommandait à ses religieuses : « Gravons fortement dans ces cœurs les vérités terribles de la religion : les tempêtes les attendent, il faut que leur foi soit établie sur le roc. »

Voilà donc un idéal à hauteur des aspirations de la jeunesse d’aujourd’hui, celle qui attend de l’Église un discours ferme et cohérent, qui la sorte du matérialisme sans âme, du relativisme moral et spirituel, et lui rouvre la porte du Ciel.

Ce que résumait d’un trait Pier Giorgio Frassati : « Vivre sans foi, sans un patrimoine à défendre, sans lutter pour la Vérité, ce n’est pas vivre, c’est simplement exister. » Un siècle plus tard, Carlo Acutis montrera lui aussi la différence qu’il y a à vivre comme des « photocopies », comme des clones sans consistance en suivant l’air du temps – « une ambition de feuille morte » disait Thibon –, plutôt que comme des « originaux », c’est-à-dire des hommes et des femmes debout, des adultes cohérents. Bonne rentrée !