Cœur et intelligence

C’est au cimetière des chiens d’Asnières qu’il faudrait se rendre pour comprendre jusqu’où l’homme peut perdre confiance en son semblable et ne plus la mettre qu’en des animaux, certes fidèles, mais animaux tout de même. On y trouve en effet des inscriptions incroyables, sur des tombes bien entretenues : «À celui qui ne m’a jamais trahi », « à celui dont l’intelligence n’avait d’égal que l’amour », « J’ai été trahi par d’autres, mais jamais par Gaston, mon ami, qui m’a aimé sans réserve », « Un jour de Noël il m’a été donné, un jour d’Ascension il m’a été repris »… Ainsi sont faits les hommes qui se sentent abandonnés ou trahis, et qui parfois ne trouvent auprès de leurs semblables que ruse ou perversion. Car les cœurs et les intelligences de ces derniers n’ont pas pour objectif d’atteindre les sommets de la connaissance ou de l’amour. Mais de fausser, d’attrister ou de détruire les relations. Et pourtant, seuls les hommes possèdent intelligence et cœur capables de les conduire à une félicité éternelle. Lors de la rencontre du pape Benoît XVI avec les jeunes à Cologne en août 2005, il leur a clairement dit : « À vous tous, je voudrais dire avec insistance : ouvrez tout grand votre cœur à Dieu, laissez-vous surprendre par le Christ ! Accordez-lui « le droit de vous parler » ! Ouvrez les portes de votre liberté à son amour miséricordieux ! Exposez vos joies et vos peines au Christ, le laissant illuminer de sa lumière votre intelligence et toucher de sa grâce votre cœur ! Faites l’expérience libératrice de l’Église comme lieu de la miséricorde et de la tendresse de Dieu envers les hommes ! C’est en elle et par elle que vous rejoindrez le Christ, qui vous attend. » Obscurcissement en l’absence de Dieu C’est donc bien cela qui est en cause. L’intelligence et le cœur s’obscurcissent très vite en l’absence de Dieu. évidemment, puisque l’intelligence et l’amour viennent du Créateur lui-même ! Nous sommes créés « à l’image et à la ressemblance de Dieu », dit la Genèse. Retrouver cette vocation originelle, c’est ce qui s’appelle la conversion – se tourner vers – et la sanctification – rendre saint en soi ce qui est marqué par le péché. Nos enfants ont besoin d’être aidés dans cette conquête difficile, comme toute vraie conquête. Elle n’est jamais terminée. Elle ne peut se réaliser dans l’isolement, la ténèbre ou l’humanisme utopique. C’est pourquoi le prédécesseur du pape François parlait d’église, d’illumination, de cœur bouleversé et… de Dieu ! Un chemin, le seul d’ailleurs, de sécurité, de bonheur, d’éternité.

 

•