Es-tu à la hauteur ? C’est la question que semble poser le monde animal à certaines figures emblématiques de l’Ancien et du Nouveau Testament. Le récalcitrant Jonas séjourne trois jours et trois nuits dans le ventre d’un gros poisson avant d’obéir aux ordres divins et d’aller à Ninive exhorter les habitants à la conversion.
Le fils prodigue comprend sa misère quand il se retrouve à garder des cochons, le ventre si vide qu’il les envie de manger des caroubes. Il se met alors en route vers son père dont même les mercenaires ont du pain en surabondance. Enfin, c’est un coq qui rappelle à Pierre sa trahison et le contraint à pleurer amèrement en se souvenant des paroles de Jésus qui l’avait averti de son triple reniement.
Le cerf porte-CroixLe miracle de saint Eustache, miniature du XIIIe siècle.En l’an 118, Placide, alors général des troupes romaines sous le règne de l’empereur Trajan, part à la chasse et poursuit un troupeau de cerfs quand il se lance sur les traces d’un cervidé plus majestueux que les autres. Or, tandis qu’il s’apprête à viser l’animal, il aperçoit la figure d’une croix lumineuse entre ses bois. Puis le cerf s’adresse à l’homme : « Placide, pourquoi me persécutes-tu ? Je suis le Christ que tu honores sans le savoir quand tu fais le bien. » Effrayé, le général romain tombe de cheval et ne reprend connaissance qu’au bout d’une heure. Marqué par cette rencontre, il se fait baptiser par l’évêque de Rome avec sa famille et prend le nom d’Eustache. Il mourra en martyr, non pas dévoré par les lions affamés qui l’épargnèrent comme sainte Blandine, mais brûlé vif. Au VIIe siècle, saint Hubert vit aussi un cerf porte-croix un Vendredi saint. Transformé, il devint prêtre puis évêque de Liège-Maestricht.
