Céline Martin, la sœur de Thérèse de Lisieux - France Catholique
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Céline Martin, la sœur de Thérèse de Lisieux

Céline, que Thérèse appelait sa "soeur d’âme", fut la dépositaire privilégiée de sa spiritualité et, comme elle, religieuse au Carmel de Lisieux. Son autobiographie inédite, qui paraît le 2 mars aux éditions du Carmel, recèle un trésor que France Catholique vous fait découvrir en exclusivité.
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Crédits : Archives du Carmel de Lisieux.

En 1909, Mère Marie-Ange de l’Enfant-Jésus, alors prieure du Carmel de Lisieux, demande à Céline Martin (1868-1959) – en religion Soeur Geneviève de la Sainte-Face –, qui fut la soeur la plus proche de la petite Thérèse, d’écrire elle aussi son autobiographie. Elle est alors âgée de quarante ans. Thérèse est morte depuis douze ans. Ce texte, merveilleux trésor de vie spirituelle, a sommeillé plus de cent ans avant d’être publié. Jusqu’aux années 1940, il reposait dans les tiroirs de Mère Agnès, grande soeur de Céline et Thérèse, alors prieure du Carmel. Jusqu’à maintenant, il était accessible aux archives du Carmel de Lisieux, mais sans jamais avoir été  dit . En mettant en évidence la haute valeur spirituelle de Céline, ce document exceptionnel confirme pourtant sa place unique dans la mission de sa soeur. Car, pour les familiers de Thérèse de Lisieux, Céline est loin d’être une inconnue. Gr ce   leur proximit  humaine et spirituelle, elle est devenue le t moin privil gi  de la vie de Th r se, apportant un t moignage essentiel   son proc s de b atification, en 1910. Elle a  galement t moign  au proc s de ses parents, Louis et Z lie Martin, en 1956 – chose unique dans l’histoire de l’Église ! La première disciple de sainte Thérèse Céline est la septième enfant de Louis et Zélie. Elle naît le 28 avril 1869, à  Alençon, quatre ans avant Thérèse. Très vite, elles deviennent inséparables. Ce lien très fort humainement va devenir très puissant spirituellement. Au point que, de petite soeur chérie, Thérèse deviendra, à partir de la grâce de Noël 1886 – qui transforme son coeur et lui donne la force de s’oublier pour faire plaisir aux autres –, le véritable guide de Céline. En effet, par une autorisation exceptionnelle de Mère Marie de Gonzague – alors prieure du Carmel de Lisieux – Thérèse, après son entrée au Carmel en 1888, écrit beaucoup pour soutenir Céline, restée dans le monde pour s’occuper de leur père Louis, très malade. C’est là qu’elle la forme à la vie intérieure, en lui confiant ce qui deviendra, peu à peu, la « petite voie de l’enfance spirituelle ». Ainsi, Céline est vraiment la première disciple de Thérèse. Cette formation  pistolaire va durer six ans, jusqu’en 1894, à la mort de Louis. Céline peut enfin, à son tour, entrer au Carmel, rejoignant ses trois autres soeurs, Thérèse, Pauline et Marie. Or, à ce moment-là, Thérèse est adjointe au noviciat. Elle sera la formatrice de Céline et peut ainsi continuer à la guider spirituellement. Un complément de la « petite voie » Pour bien comprendre la valeur de l’autobiographie de Céline, il faut écouter les paroles de Thérèse elle-même, disant qu’elle ne fait qu’une « seule âme » avec Céline (Lettre 127), et que, dans le Ciel, elles siègeront sur le « même trône » (idem). Ce que Thérèse perçoit de Céline, donc, c’est que la « petite voie d’enfance spirituelle », qu’elle a reçu mission d’enseigner à l’Église, ne s’éclairera vraiment que par le « complément »  apporté par le témoignage de sa soeur. Par exemple, c’est avec Céline que Thérèse s’offre en holocauste à l’Amour miséricordieux le 9 juin 1895 et c’est Céline qui, dans son Catéchisme   l’amour miséricordieux (1927) et dans une note écrite dans son livre Conseils et Souvenirs (1952), se fait l’ »exégète » authentique de cet acte posé par Thérèse. Céline rappelle d’ailleurs cet épisode dans son autobiographie. Elle y évoque également la manière qu’a Thérèse de souffrir pour Céline, lors de son agonie, rapportant les mots de sa soeur elle-même : « Il s’est passé cette nuit quelque chose de mystérieux, le bon Dieu me demandait de souffrir pour vous, je l’ai accepté et aussitôt mes souffrances ont été doublées. » Et Céline de préciser :  » Jusqu’à sa dernière heure elle continua de souffrir pour moi dans tout son côté gauche qu’elle nommait ‘‘le côté de Céline’’. Retrouvez l’intégralité de l’article et dans notre Grand Angle dans le magazine.