Le Juge du Tribunal Constitutionnel Paul Llarena a décidé ce lundi matin de maintenir deux des principaux ministres du gouvern dissous en prison et de libérer six autres d’entre eux après paiement d’une caution de 100 000 euros sous condition de justice.
Pour les deux premiers une mesure de précaution dit le Juge pour éviter “la répétition délictuelle des faits et gestes graves” ayant conduit à la prison préventive ces deux prévenus dont la mise en liberté pourrait devenir une menace pour ces derniers.
Pour les six autres la libération sous condition et le risque d’être repris si par cas se répétaient les délits ayant occasionné leur mise en prison préventive..
On le devine la mesure judiciaire est nuancée et engage les ex ministres libérés à prendre les mesures nécessaires pour la suite de leur carrière politique
Tous ceux d’entre eux sont déjà candidats sur les listes électorales du 21 décembre prochain
La campagne entre les sept partis en présence est engagée.
Qu’adviendra-t-il des deux ministres retenus en résidence surveillée disposés à faire campagne, mais sous quelles conditions ?
Rien n’empêche la Justice de l’interdire puisqu’ils ne sont pas jugés ni condamnés mais mis en retrait pour un délai qui demeure à la discrétion du Supremo pour les semaines qui viennent.
Les indiscrétions retenues de la rencontre de ce matin lors de la comparution du Supremo, laissent penser que les deux ministres dont le vice président Junqueras dissous ont refusé de déclarer clairement leur accord de l’application de l’article 155 les concernant et de préserver le choix qui demeure pour chacun d’eux de poursuivre leur campagne indépendantiste en faveur de la Catalogne.
Le Juge a décidé de les maintenir en prison préventive pour le moment.
Mais la situation de fait change la tenue de la campagne.
Cette situation a provoqué des déclarations totalement distinctes des sept partis en campagne.
Aux uns pour les constitutionalistes c’est là une bonne décision politique.
Pour la plupart des autonomistes une décision inacceptable du point de vue démocratique.
Pour les socialistes parmi les plus représentatifs et la gauche indépendantiste une situation qui peut avoir une incidence directe sur la tenue des meetings et de l’opinion publique conviée à entrer dans le jeu politique du temps qui vient.
La question catalane est toujours le sujet national du moment en Espagne.
La campagne de distribution par centaines de milliers de tracts auprès des Catalans cotoie la menace de l’éloignement de nombreux citoyens pour le jour du vote et la désillusion qui semble habiter la société civile aujourd’hui.
Car les sondages donnent déjà un résultat serré et l’horizon d’une majorité parlementaire de quelques unités de voix qui laisse penser qu’un gouvernement sorti des urnes ne disposant que d’une courte avance, le rapport entre deux blocs opposés maintiendra la Catalogne en difficulté de gouvernance prochaine
Objet de décision judiciaire, et de perspective politique la Catalogne invite les juges et les partis à des relations bilatérales dignes de ces échanges byzantins de la part de chacun pour son partenaire? Ni les uns ni les autres ne veulent mettre la démocratie en danger ni dépasser la ligne rouge d’une conduite constitutionnelle qui seule a droit de cité dans la volonté du Législateur de restaurer la légalité par l’application de l’Article 155 à la Catalogne.
Le Supremo jugeant les délits d’accusation graves pour la Catalogne et l’Espagne fait peser le poids actuel de sa décision.
Les partis politiques conscients à leur tour des contraintes de gouvernance prochaine de la région par delà les aléas judiciaires actuels, mesurent la portée des mesures prises par les Juges.
La page suivante politico judiciaire est encore à découvrir d’avant et probablement après ces mêmes élections…
Fx Esponde