Cardinal Burke on the Rule of Faith - France Catholique
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L'incroyable histoire des chrétiens du Japon
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Cardinal Burke on the Rule of Faith

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En début de semaine, le cardinal Raymond Burke a donné une importante interview à Edwin Pentin du National Catholic Register. Il a expliqué pourquoi il continue à chercher la clarté nécessaire sur la signification de l’exhortation apostolique Amoris Laetitia en demandant au pape François de répondre aux cinq dubia – 1 qu’avec trois autres cardinaux, il a envoyés il y a plus d’un an.

Le cardinal Burke évoque un problème dans Amoris Laetitia avec l’ouverture d’exceptions (note n°351) au refus de l’Église d’admettre les catholiques divorcés et remariés à la Sainte Communion. Il estime que le problème principal concerne notre compréhension de la nature des sacrements.

Le critère décisif pour l’admission aux sacrements a toujours été la cohérence de la manière de vivre d’une personne avec l’enseignement de Jésus. Si le critère décisif devient maintenant l’absence de la culpabilité subjective d’une personne – ainsi que l’ont suggéré certains interprètes d’Amoris Laetitia -, est-ce que cela ne changerait pas la nature intrinsèque des sacrements ? En fait, les sacrements ne sont pas des rencontres privées avec Dieu, pas plus que des moyens d’intégration sociale dans une communauté. En revanche, ils sont des signes visibles et efficaces de notre incorporation au Christ et à Son Église, en qui et par qui l’Église professe et accomplit publiquement sa foi.

Donc, en faisant de la culpabilité atténuée ou de l’absence de culpabilité subjective d’une personne, le critère décisif d’admission aux sacrements, on met en danger la regula fidei, la règle même de la foi, que proclament et accomplissent les sacrements pas seulement par des mots mais aussi par des signes visibles.

La réception digne de la Sainte Communion présuppose que l’on croie ce que l’Église enseigne sur la nature de la Sainte Eucharistie, c’est-à-dire qu’il s’agit du Corps et du Sang du Christ. Par conséquent, c’est le don que fait Dieu de Lui-même aux amis qu’Il a choisis.

Est également présupposé pour une réception digne de la Sainte Communion que l’on vive selon la loi fixée par le Christ et enseignée par Son Église. Le Seigneur a dit : « Tout homme qui répudie sa femme et en épouse une autre commet l’adultère. » (Lc, 16, 18) La seule réponse fidèle et moralement louable d’un croyant à cet enseignement divin consiste à ne jamais faire cela.

Si pourtant un catholique, pour quelque raison que ce soit, devait entrer dans une telle union adultérine publique en contractant un second mariage, l’Église, dans sa charité, devrait lui rappeler sa grave violation de la parole du Seigneur. Toute réclamation par le catholique remarié civilement selon laquelle sa conduite ne constitue pas un péché grave parce qu’il « ne peut pas actuellement » vivre en accord avec les exigences de la loi du Christ, devrait être marquée par un rappel charitable et inébranlable que personne n’est obligé de commettre un péché mortel, que Dieu l’appelle à s’abstenir du péché et lui donne la grâce pour ne pas le faire.

C’est à lui de coopérer avec cette grâce. S’il persiste à commettre des actes d’adultère avec quelqu’un avec qui il est marié civilement après avoir cessé d’habiter avec son épouse, en sachant que Dieu ne veut pas qu’il fasse cela, il est responsable devant Dieu et devant l’Église de violation publique de la volonté de Dieu sur un sujet grave.

Le fait que quelqu’un dans l’Église laisse faire, tolère, ou approuve d’une façon quelconque que cet homme continue de vivre en état de péché, état dans lequel il commet sciemment des actes d’adultère, constitue une trahison monumentale de l’appel du Seigneur à avertir et à aider les pécheurs à pratiquer le « Va et ne pèche plus » (Jn 8,11). Les pasteurs de l’Église ne doivent jamais dire aux brebis errantes de continuer à errer dans les prés de l’immoralité grave, mais doivent plutôt les ramener vers les verts pâturages de la vérité et de la sainteté où le péché est rejeté, et pas peu ou prou justifié.
Le cardinal Burke identifie un autre aspect troublant du débat sur Amoris Laetitia, c’est que la Sainte Eucharistie est traitée par certains comme « un moyen d’intégration sociale dans une communauté ».

La Sainte Communion n’est pas un signe de reconnaissance publique des membres de l’Église par ses pasteurs. Si c’était le cas, alors le refus de la Sainte Communion à quelqu’un équivaudrait à le jeter dehors. On entre dans l’Église par le baptême et cela ne peut jamais être annulé. Donc, un catholique baptisé est toujours un membre de l’Église, sa qualité de membre ne peut être désintégrée ni disparaître parce que son baptême ne peut être annulé.

La sanction canonique de l’excommunication n’implique pas de jeter quelqu’un hors de l’Église, mais plutôt de le punir en le privant de certains biens que dispense l’Église, afin de l’appeler au repentir. Être membre de l’Église comprend l’obligation de vivre en communion avec Dieu, en suivant la loi divine. Ceux qui vivent plus parfaitement cette loi sont plus saints que les autres croyants, mais ils ne sont en aucune façon plus membres de l’Église.
De même, ceux qui ne parviennent pas à vivre une vie sainte restent membres de l’Église. Ceux qui se détournent de la loi de Dieu de manière grave ont besoin de savoir qu’ils manquent à leur premier devoir envers Dieu, qui consiste à l’adorer « en esprit et en vérité » (Jn 4, 24). Ils n’ont pas besoin qu’on leur dise que peut-être, ils peuvent invoquer par avance une clause de non-culpabilité de péché grave en vertu d’une incapacité supposée à faire ce que Dieu leur demande de faire.

La vie chrétienne consiste à vivre dans la vérité qui nous rend libres (Jn 8, 32).

La vérité du Christ à propos du divorce, du remariage et de l’adultère nous libère d’une manière peccamineuse de vivre. Le devoir de l’Église est de proclamer cette vérité de toutes les façons possibles. Toute approche pastorale qui encouragerait les gens à continuer à vivre en contradiction avec cette vérité, en proclamant que certains pécheurs ne peuvent cesser de pécher, est profondément fausse. De plus, nous devons dire en toute charité à ceux qui sont en état d’adultère : cessez de vous conduire ainsi, et tant que vous ne le ferez pas, l’Église ne vous donnera pas la Sainte Communion. C’est le plus grand geste d’amour que nous puissions faire vis-à-vis de ceux qui sont pris dans le filet du péché.

Source : https://www.thecatholicthing.org/2017/11/18/cardinal-burke-on-the-rule-of-faith/


Les cardinaux Burke (à dr.) et Walter Brandmüller (16 sept. 2017, photo Edward Pentin photo)

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Le révérend Gerald E. Murray, docteur en droit canon, est curé de l’église de la Sainte Famille à New York (État de New York) et juriste canonique.

  1. Dubium, II, n : hésitation à croire la réalité d’un fait, la vérité d’une affirmation