Carcassonne, fière cité médiévale - France Catholique
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Le saint Curé d'Ars
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Carcassonne, fière cité médiévale

Restaurée par Viollet-le-Duc, la ville fortifiée domine de ses remparts la plaine de l’Aude.
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De Strasbourg à Carcassonne, c’est le grand écart. Mais c’est toujours le royaume de France et si nous étions à Carcassonne, c’était pour l’anniversaire du comte de Paris, le prince Jean d’Orléans qui fêtait ses 60 ans. L’événement nous a conduits en haut de la cité, dans la cathédrale où une messe fut célébrée par Mgr Rey qui, il y a quinze ans, recevait les consentements du comte et de la comtesse de Paris. La messe célébrait Jeanne d’Arc dont c’était la fête. Une réception simple et chaleureuse suivait dans l’ancien évêché, devenu Hôtel de la cité, dont les jardins magnifiques surplombent la plaine. Un érudit de Carcassonne, Jean Blanc, qui a consacré sa vie aux archives de la ville, a fait renaître pour nous la cité antique et la cité médiévale en nous mettant à l’écart de l’impressionnant flot de touristes.

Le vin des Corbières

Il y a deux Carcassonne, la ville basse peuplée de fonctionnaires et d’agents des services publics qui travaillent pour cette préfecture, pour sa caserne, son école et son hôpital. Il faut noter aussi une forte présence de vignerons car le vin des Corbières, dont la réputation il y a vingt-cinq ans n’était pas glorieuse, est devenu sous l’impulsion de la maison Pennautier appartenant à la famille Lorgeril, une denrée précieuse et recherchée. Mais c’est la cité médiévale, située dans la partie haute de l’ancien oppidum qui fait la richesse de la ville et de la région en accueillant chaque année plus de 3 millions de personnes.

Le visiteur amoureux de l’histoire sera comblé par la visite des monuments mais aussi irrité par les inévitables poncifs qui, comme au Mont-Saint-Michel, font une large place aux salles de torture essayant de faire passer pour des siècles d’horreur ce Moyen Âge qui a bien été un sommet de civilisation. Notre guide a fait justice à ces poncifs en rappelant que la croisade dite des Albigeois n’était pas un affrontement du nord contre le sud ni une opposition entre de bons cathares et de méchants catholiques. Le catharisme développait une hérésie profondément antisociale dans la mesure où elle condamnait le mariage et réprouvait le serment alors que le respect de la parole donnée fondait les relations humaines, politiques et commerciales au Moyen âge.

Retrouver l’âme de la cité

Coincée entre le comté de Toulouse et le royaume d’Aragon, Carcassonne au fil des siècles a cherché son équilibre dans l’alliance avec l’un ou l’autre, ce qui lui valut d’être souvent en guerre. Simon de Montfort fut vicomte de la cité et Saint Louis s’y arrêta un an avant sa mort pour y régler des difficultés judiciaires importantes.

Comme Notre-Dame de Paris, Carcassonne a été sauvée par Viollet-le-Duc. Il y a travaillé pour tenter non pas de restaurer quelques pans de murs écroulés, mais bien pour retrouver l’âme de la cité et la faire revivre. Certains spécialistes lui reprochent des anachronismes et, même si ces reproches peuvent être fondés, il faut tout de même le remercier car, sans lui, la cité aurait disparu. Si Carcassonne est inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco, c’est sans nul doute, grâce à Viollet-le-Duc. Cette continuité à travers les siècles est un témoignage de la force de ses racines, lesquelles portent l’avenir de la cité. La jeunesse et le charme des enfants de la famille de France sur la place de la cathédrale, au cœur de la cité médiévale, dessinaient ainsi le sourire de l’espérance.