Pauvre Alain ! « Accusé d’innovation et de fanatisme, traité de visionnaire, de coureur et d’esprit inquiet ; on noircit sa réputation et on le dénonça aux supérieurs ecclésiastiques. » Sans parler de combats spirituels qu’il mène contre le démon qui ne lui laisse aucun répit. Mais qu’a donc fait ce pieux dominicain, né en Bretagne et entré très jeune au couvent de Dinan ?
Depuis des années il s’applique avec ardeur et persévérance à répandre dans le monde chrétien la pratique du Rosaire. Ce n’est pourtant ni un dévot ni un illuminé. Bien au contraire, Alain de La Roche – tel est son nom complet – est un religieux studieux et intelligent qui poursuit ses études à Spire en Allemagne. À 30 ans, il est professeur au couvent Saint-Jacques de Paris. Il enseigne à Lille, Douai, en Picardie, envoyé à Zwoll en Hollande puis en Saxe. Il ignore la langue allemande, mais prend avec lui un confrère qui traduit ses prédications et ses cours pour que les auditeurs puissent le comprendre. On dira de lui que c’est « un théologien profond, un célèbre prédicateur, un homme capable de donner les plus sages conseils et un religieux parfait ». Sa dévotion envers la Sainte Vierge est impressionnante. Il a sans cesse à la bouche la salutation angélique et médite tous les mystères du Rosaire dont il établit partout des confréries, enseignant comment méditer sur la vie et la passion du Sauveur tout en récitant le « Notre Père » et le « Je vous salue Marie ». C’est lui qui fixe d’une manière systématique les cinq mystères joyeux, douloureux et glorieux toujours en vigueur aujourd’hui.
C’est à Zwoll, pour la fête de l’Assomption 1475 qu’il prend mal et il s’éteint le jour de la Nativité de Marie le 8 septembre suivant. Un contemporain écrit de lui alors : « C’était un ange de pureté, un chérubin en sagesse, un séraphin en amour, un vif portrait de Jésus crucifié. »
Étymologie du nom
De l’indo-européen alun, « harmonieux ». C’est le nom d’un peuple d’origine iranienne, entre le Caucase et la Crimée, les Alani, qui occupèrent la Gaule et la Germanie avec l’aide des Vandales en 407. Apparentés aux Aryas ou Aryens.
Pensée spirituelle
« Quand on récite le chapelet, on place Jésus au cœur de notre vie, de notre temps, de nos villes, à travers la contemplation et la méditation de ses saints mystères de joie, de lumière, de douleur et de gloire » (Benoît XVI, le 6 mai 2008).
Courte prière
« Notre-Dame du Rosaire, soyez notre mère dans les épreuves de l’existence. Priez pour nous à l’heure de notre mort » (extrait de la prière de la paroisse Notre-Dame-du-Rosaire à Paris XIVe).