Le nouveau drame qui a frappé la Côte d’Azur après les intempéries de samedi pose encore la question de l’urbanisation galopante de cette zone géographique. Ce problème récurrent a coûté la vie cette fois-ci à une vingtaine de personnes noyées dans les brusques inondations. Dans les agglomérations très denses des Alpes Maritimes, trottoirs, routes, bâtiments et parkings ont provoqué une très forte augmentation de la concentration du ruissellement dans des périmètres dangereusement imperméabilisés : des rues entières se sont transformées en torrents et les égouts en conduites forcées, les baignoires et les cuvettes en véritables geysers à l’intérieur de nombreuses habitations. Les caves et les sous-sols rendus étanches par un bétonnage généralisé sont devenus des pièges redoutables parfois mortels. Désormais inadapté à la taille nouvelle des villes et des communes, le réseau de la voirie a rapidement débordé. La disparition des prés, des champs et des haies d’arbres au profit du bitume et du béton a supprimé la protection de précieux espaces tampons. Souvent l’eau est montée deux fois plus vite sur des populations sans défense, victime de ce ruissellement meurtrier qui a déferlé sur cette zone vulnérable, à l’urbanisation incontrôlée. Irresponsable quant aux risques naturels. Avec des conséquences tragiques.
