Avent : le sens chrétien de la vie - France Catholique
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Avent : le sens chrétien de la vie

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Cathédrale orthodoxe de la Résurrection, Podgorica, Montenegro.

Cathédrale orthodoxe de la Résurrection, Podgorica, Montenegro.

© Philippe Lissac / Godong

Le 13 décembre, le projet de loi visant à inscrire l’avortement dans la Constitution devrait être présenté en Conseil des ministres, avant d’être examiné par les deux Chambres réunies en Congrès le 4 mars. Venant après la remise en cause juridique aux États-Unis, la bataille autour de l’avortement est ainsi mondiale, et elle est titanesque : en Argentine, le nouveau président veut revenir sur la loi l’autorisant, alors qu’à l’ONU, l’avortement est présenté comme une « nécessité », un élément essentiel au bien-être matériel des jeunes filles, pour réussir leur vie…

« La voix qui crie dans le désert »

Mais qu’est-ce que la vie ? Est-elle uniquement d’ordre biologique, un matériau que l’on pourrait garder ou jeter selon sa convenance ? Ou bien comporte-t-elle une dimension de mystère qui nous dépasse, sacrée et donc intangible  ? Le prophète Isaïe le souligne : « Yahvé m’a appelé dès le sein maternel, dès les entrailles de ma mère il a prononcé mon nom » (49, 1).

Certes, ce combat crucial qui concerne le cœur de notre existence oblige actuellement à être « la voix qui crie dans le désert », à l’instar de saint Jean Baptiste, autre grande figure de l’Avent… Faut-il baisser les bras pour autant ?

C’est la raison pour laquelle Benoît XVI avait demandé en 2010 d’organiser chaque année dans les paroisses du monde entier des veillées de prière pour la vie naissante, à l’occasion de l’entrée dans l’Avent. Depuis lors, cette tradition s’est perpétuée ; ce sera le cas cette année le 2 décembre, avec des dizaines d’églises en France.

Et ces prières portent du fruit, puisque treize ans plus tard, les évêques américains sont allés à contre-courant de l’esprit du monde en décidant en novembre, à la quasi-unanimité, de faire de la lutte contre l’avortement leur « priorité absolue ». Pour eux, le respect de toute vie humaine est non négociable dans le débat politique : « toutes les problématiques ne sont pas égales », affirment-ils courageusement.

En vue de l’élection présidentielle de 2024, ces prélats prévoient également de publier un guide pour former les consciences, sur un sujet qui établit une ligne de partage entre conservateurs et libéraux. Dans leur argumentation, les évêques soutiennent ainsi que l’avortement « attaque directement nos frères et sœurs les plus vulnérables et les moins audibles ». Une fermeté qui s’accompagne aussi d’un souci de la solidarité avec les femmes enceintes en difficulté, appelant à leur fournir un soutien, y compris par des politiques publiques.

Mais il faut aller plus loin, car le débat n’est pas uniquement moral, mais spirituel. Derrière ce « massacre des Innocents » moderne se cache un combat contre Dieu lui-même, le Dieu des chrétiens, Créateur et qui s’incarne, se fait homme, en un tout-petit, pour nous sauver.

En 2008, le cardinal Caffarra rapportait une correspondance avec Sœur Lucie, la voyante de Fatima, qui lui écrivait que « la bataille finale entre le Seigneur et le royaume de Satan portera sur le mariage et la famille ». Mais celle-ci concluait : « Toutefois, Notre-Dame lui a déjà écrasé la tête. »