Des nouvelles inquiétantes concerneraient les chrétiens de l’Inde. Ce pays est vaste comme un continent. Ne nous hâtons pas de généraliser. Si des exactions sont commises dans telle partie de l’Inde, cela ne veut pas dire que toute l’Inde et tous les chrétiens soient concernés. Mais il est certain que des nationalismes exacerbés et des intégrismes religieux enflamment certains esprits et provoquent des heurts parfois très violents. Il demeure que ces comportements et ce qui les inspire est très inquiétant. Nous devons dénoncer cela et défendre nos frères au nom tout simplement de l’humanité. On ne peut absolument pas dire que les chrétiens et leurs Eglises nuisent à qui que ce soit. Lors de son séjour à Chypre, parlant de l’action des Eglises au Moyen Orient, mais le propos vaut pour les autres pays, le Pape disait aux évêques : « Vous contribuez d’innombrables manières au bien commun, par exemple par l’éducation, le soin des malades et l’assistance sociale et vous travaillez à la construction de la société ». Le Pape souligne bien ce que les Eglises apportent au pays où elles se trouvent et combien leurs activités servent le bien commun.
C’est ce que inlassablement je n’ai cessé de dire de mille manières et spécialement sur les ondes de Radio Notre-Dame tout au long de ces années où j’ai parlé en ma qualité de Directeur général de l’Œuvre d’Orient. En soutenant les Eglises, l’Œuvre d’Orient, qui n’en a certes pas le monopole, leur permet de remplir leur mission d’évangélisation et de répandre la charité du Christ auprès de tous ceux qui sont dans le besoin. Dans les pays touchés par l’émigration, elle participe aux efforts des pasteurs : pour que les chrétiens restent, il leur faut avoir, église, école, c’est-à-dire formation et travail. Dans les relations avec les musulmans qui, au Moyen-Orient, sont largement majoritaires, tout ce qui sert la convivialité est utile. Partout où les appartenances religieuses sont multiples, je pense aussi aux pays à majorité orthodoxe, l’ouverture aux autres est indispensable à la crédibilité de la foi. Envers tous, chrétiens d’une autre confession, musulmans ou hindouistes ou autres encore, la charité est, selon le mot du cardinal Lavigerie qui fut le premier directeur général de l’OEuvre d’Orient « l’arme maîtresse, celle qui pénètre les cœurs et y fait des blessures de vie éternelle ». La charité, qui est amour de Dieu et qui voit Dieu dans le pauvre, touche toute personne. Pour celui qui aime efficacement l’autre, elle est une expérience spirituelle.
C’est aussi ma conviction profonde, ayant toujours agi pour plus de
communion entre Orient et Occident. A la rentrée, il y aura un autre Directeur à l’Œuvre d’Orient. J’interviendrai, au moins au début, sous une autre modalité.
L’important, c’est que les chrétiens de France demeurent au service des chrétiens d’Orient. Bon été.
