« Annoncer le Christ, par amour » - France Catholique
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« Annoncer le Christ, par amour »

« Missionnaires de la Miséricorde divine » : un beau nom qui résume le charisme de cette communauté fondée à Toulon et présente à Marseille. Entretien avec son supérieur, l’abbé Jean-Raphaël Dubrule.
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« Un tiers des personnes que nous rencontrons est de confession musulmane. Notre mission est d’annoncer le Christ, sans forcer les consciences. »

« Un tiers des personnes que nous rencontrons est de confession musulmane. Notre mission est d’annoncer le Christ, sans forcer les consciences. »

© Missionnaires de la Miséricorde divine

« Sans zèle apostolique, la foi se dessèche », dit le pape. Que signifie « être missionnaire » dans un monde sécularisé ?

Abbé Jean-Raphaël Dubrule : L’annonce de l’Évangile est une mission vitale pour l’Église. « Lorsque la vie chrétienne perd de vue l’horizon de l’annonce, elle tombe malade », souligne le Saint-Père. C’est à l’Église d’évangéliser, c’est-à-dire d’annoncer le Salut qui vient du Christ. C’est le mandat qu’il lui a confié : « Allez ! De toutes les nations faites des disciples : baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit. » Si l’Église n’évangélise pas, personne ne le fera.

En même temps, le pape prévient que « l’Église ne fait pas de prosélytisme, elle se développe plutôt par attraction »

Et il a raison ! Le prosélyte – tel qu’on l’entend aujourd’hui – a l’esprit de système : il assène une vérité ex abrupto, il monologue sans tenir compte de son interlocuteur. Le missionnaire, lui, agit par amour. C’est la charité qui le distingue du prosélyte. Si nous sommes convaincus que le Salut passe par le Christ, qu’il est « le chemin, la Vérité et la vie », comment pourrions-nous taire cette Bonne nouvelle ? Notre mission est de l’annoncer, par amour du prochain. Avec délicatesse, sans forcer les consciences car Dieu ne force jamais les consciences. Tout est affaire de regard, dit le pape : « Jésus regarde toujours chaque personne avec miséricorde. […] Ce regard de Jésus qui voit l’autre, quel qu’il soit, comme un destinataire d’amour, est le début de la passion évangélisatrice. » Somme toute, dans ce dialogue, car il s’agit bien d’un dialogue, une seule obligation incombe au baptisé : annoncer le Christ, pour le bien de celui qui ne le connaît pas.

Mais il s’agit bien de convertir ?

La conversion, c’est la transformation du cœur qui se tourne vers Dieu, et le résultat d’une grâce que Dieu donne. Le missionnaire ne peut pas ne pas espérer cette transformation, par amour de Dieu et par amour pour l’autre. Sinon, tout est vain ! En allant vers une personne, je désire ardemment qu’elle découvre l’intégralité des moyens que Dieu nous a donnés pour être sauvés. Mais le missionnaire n’est jamais qu’une occasion de conversion. Le maître de la moisson, c’est Dieu. Nous n’en sommes que les ouvriers – des ouvriers dont l’action ne se résume pas à la rencontre : notre mission ne serait pas féconde si elle ne passait pas d’abord par la prière et par l’offrande intérieure.

Les musulmans sont nombreux en France, notamment dans le Sud. Comment leur annoncer la Bonne Nouvelle ?

Le tiers des personnes que nous rencontrons est de confession musulmane. Il est facile d’entrer en dialogue avec elles car les musulmans sont toujours heureux d’entendre parler de Dieu – les athées ou les agnostiques sont plus réticents. Mais nous nous heurtons assez vite à une difficulté : il est écrit dans le Coran que la Bible a été falsifiée. La discussion sur la personne de Jésus devient rapidement compliquée. Leur réflexion est moins théologique que juridique. Pour les musulmans, il s’agit surtout de savoir comment appliquer les prescriptions du Coran ici et maintenant. Cependant, il est possible de discuter avec eux de leur relation personnelle à Dieu…

Retrouvez l’entretien complet dans le magazine.