La seule question qui mérite vraiment d’être posée est celle du jeune homme riche de l’Evangile : « que dois-je faire pour gagner la vie éternelle ? » Cette question mène naturellement à d’autres telles que : « comment puis-je atteindre la sainteté dans cette vie ? » ou « qu’est-ce que Dieu attend de moi ? » Dieu répond à ces questions de plusieurs manières.
Rien que suivre les Dix Commandements est un bon début, comme Jésus Lui-même en a informé le jeune homme riche. Nous pouvons aussi scruter la Révélation dans les Saintes Ecritures et la Tradition – l’Eglise nous guide par l’autorité de son enseignement et ses sacrements. Nous pouvons ensuite considérer notre état de vie présent, nos expériences passées comme de bons indices de ce que Dieu veut pour nous à n’importe quel moment.
Quoi qu’il en soit, au dessus de ces stratégies utiles, la meilleure façon pour les catholiques de trouver des réponses fiables aux questions cruciales est d’avoir un directeur spirituel. Comme Saint José-Maria Escriva l’a exprimé : « vous n’imagineriez pas construire une bonne maison pour y passer votre existence terrestre sans le secours d’un architecte. Et vous pourriez espérer, sans le secours d’un directeur spirituel, bâtir le château de votre sanctification pour y passer votre vie éternelle ? » Cela est vrai pour chacun, d’un bout à l’autre de l’échelle sociale.
Durant son pontificat, le pape Benoît XVI a exhorté à plusieurs reprises les catholiques fervents désirant progresser en sainteté et se rapprocher de Dieu à faire usage d’un directeur spirituel : « Nous avons toujours besoin d’un guide, d’un dialogue, pour aller vers le Seigneur… Nous ne pouvons y arriver avec uniquement nos propres réflexions. Et c’est aussi le sens de l’ecclésialité de notre foi que de trouver ce guide. » Par ce moyen, a-t-il expliqué, nous pouvons éviter d’être limités par nos propres interprétations subjectives de ce que peut être l’appel de Dieu pour nous, et nous bénéficions également du supplément de savoir et d’expérience à la suite de Jésus que nous procure notre guide ».
Chaque personne est un enfant de Dieu unique, avec un code génétique unique, un tempérament, un ensemble d’expériences de vie. Dieu a un plan spécifique pour chacun. Discerner ce plan devrait être le but continuel de tout chrétien réfléchi. Comme Dieu préfère normalement travailler via des causes secondaires, depuis les temps apostoliques, a surgit la pratique de rechercher une direction spirituelle personnelle réalisée par une personne sage et prudente qui puisse guider vers la voie de la sainteté dans tous ses méandres. Bien qu’il y ait eu des saints canonisés n’ayant pas reçu de direction spirituelle régulière, la norme pour la grande majorité tout au long de l’histoire a été : une direction spirituelle régulière.
Alors comment se débrouiller pour trouver un directeur spirituel ? Une méthode très simple est de demander à des amis qui prennent au sérieux leur vie spirituelle et apostolique. Un second moyen est de chercher quelqu’un, prêtre ou laïc, exemplaire tant en piété qu’en sagesse, expérience, maturité, zèle pour les âmes et d’une fidélité incontestable à l’enseignement de l’Eglise.
Il ou elle ne doit pas nécessairement avoir eu une formation formelle à la direction spirituelle. Les caractéristiques énumérées ci-dessus font plus que compenser des heures de classe ou un diplôme. Après tout, le premier directeur spirituel de Karol Wojtyla était un tailleur – un tailleur très saint et très claivoyant. Ensuite, essayer d’obtenir de l’objet de votre choix qu’il libère du temps pour vous. Car je peux vous garantir qu’il a une longue file de « clients ».
Certains catholiques choisissent de faire leur profit de formations dispensées aux laïcs par des congrégations religieuses et par divers instituts laïcs dédiés à la formation des laïcs. Vous pouvez y trouver une spiritualité complète et bien définie, comportant une formation et des activités liturgiques, tant individuelles que collectives, cousues main pour votre situation particulière.
Nous catholiques sommes maintenant plus de 1,2 milliard, mais trop d’entre nous, ainsi que Thomas Merton s’est décrit dans Seven Storey Mountain ont « glissé dans les rangs des chrétiens tièdes, ternes, apathiques, indifférents, qui vivent une vie toujours à moitié animale, et qui luttent à peine assez pour garder vivant un souffle de grâce dans leur âme. » La réaction de Merton a été : « j’aurais dû rechercher une direction spirituelle régulière et complète. »
Une telle direction spirituelle est une étape importante pour conformer nos vies au Christ afin que dans les décennies à venir nous puissions aider à bâtir grâce à nos prières et nos sacrifices cette « civilisation d’amour et de vérité » prévue par Jean-Paul II. C’est aussi un moyen de nous préparer à la joyeuse évangélisation à laquelle le pape François nous exhorte.
Dans les siècles à venir, nous verrons probablement un grand nombre de laïcs canonisés par l’Eglise. Ce seront des laïcs qui auront coopéré avec la grâce divine pour grandir en sainteté sans pour cela (contrairement à la plupart des exemples de sainteté laïque à ce jour) avoir fini leur vie comme martyr. Une des meilleures façons de figurer parmi eux est de chercher une direction spirituelle régulière.
Le père C. John McCloskey est chercheur à l’institut Foi et Raison de Washington.
Illustration : Le Christ et le jeune homme riche, par Hienrich Hoffmann (vers 1889)
Source : http://www.thecatholicthing.org/columns/2014/help-wanted-spiritual-direction.html