D’autres ont décrit les voies par lesquelles l’administration Obama s’est depuis le début montré hostile à l’Eglise catholique romaine. Ces jours-ci, une odeur de soufre flottait sur Washington tant l’attaque menée fut agressive, Obama étant aidé et soutenu par des catholiques appartenant à son premier cercle, la secrétaire d’Etat à la Santé et aux Affaires sociales, Kathleen Sebelius, et le silence strident du Vice-Président Joe Biden.
La liste est longue des actions dirigées contre les catholiques et plus généralement les chrétiens, à commencer par la levée de l’interdiction des recherches de cellules souche sur les embryons et culminant avec cette confusion relative à l’assurance-santé. Les tentatives de justification ont été alambiquées et tortueuses. Le meilleur exemple étant fourni par cette marche arrière du président sur l’instruction en matière de contraception, stérilisation et produits pré-abortifs.
Le président ne s’est pas situé sur le domaine des préoccupations d’ordre moral. On ne saurait s’en étonner depuis que le droit à l’avortement est devenu la loi du pays, à laquelle seuls des chrétiens engagés s’opposent, refusant l’orthodoxie biaisée de l’arrêt Roe v. Wade (le droit à la contraception étant reconnu par les tribunaux) et qu’Obama ne passe pas pour un chrétien engagé même aux yeux de ses plus ardents partisans.
Ses récentes explications sur les modifications apportées au règlement santé visent à défendre l’équité entre tous les Américains en transférant des institutions religieuses aux compagnies d’assurance le soin de procurer à chacun la couverture de santé minimale qui désormais non seulement DOIT inclure la contraception mais encore l’assurer GRATIS.
Personne ne doit se faire d’illusions. On n’a fait que lever un coin du voile. Bientôt cette administration (ou une autre qui suivra) décrétera que l’avortement doit aussi être couvert par l’assurance-santé.
Dans un monde réel, qu’est-ce qui est gratuit ? Ligatures tubaires, dispositifs intra-utérins, pilules du lendemain, ont un coût, et des coûts qui iront croissant et qui appelleront des augmentations de cotisations.
Obama endosse ce discours sur la gratuité car celui-ci plait à ses plus fidèles soutiens. Pas la communauté afro-américaine qui est la première victime (60% des grossesses « noires » à New York se concluent par un avortement ; 70 à 75% des naissances sont hors mariage). Mais le vote féminin, véritable cible du président.
Selon les chaînes d’information, « la modification apportée au règlement continue de garantir le droit des femmes qui travaillent pour des hôpitaux ou des universités religieuses d’avoir accès aux moyens de contraception ou d’avortement, mais ne fera pas supporter le coût de leur prise en charge par l’institution religieuse ».
Or quelque part quelqu’un doit bien assumer ce coût. Si ce n’est pas les employeurs religieux, ce sera les autres employeurs, ou à défaut les contribuables. Le système deviendra bientôt si insolvable qu’il sera repris par l’Etat fédéral.
Beaucoup de détails restent certes à préciser. La commission compétente de la conférence des évêques américains, présidée par Mgr Dolan, (archevêque de New York et bientôt cardinal) est restée sceptique :
« L’indication fournie par l’administration selon laquelle ce programme sera mis en œuvre l’an prochain est source de grave préoccupation. Allonger cette période de défense de la liberté religieuse n’est ni avantageux ni efficace au regard de la clarté des principes de liberté religieuse et de résistance à la contrainte. La réaffirmation de la liberté religieuse est une exigence de justice pour nos employés. »
Le « compromis » est jugé « inacceptable » par les évêques. Ceux-ci sont allés aussi loin qu’ils le pouvaient dans le discours public. Le vote de la fin de l’année sera un test. Pourquoi un catholique se sentirait-il proche de la mouvance incarnée par Obama ?
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Source : http://www.thecatholicthing.org/columns/2012/a-symposium-on-threat-to-our-religious-liberty.html