Zoulou, l’Afrique du Sud et le pardon - France Catholique
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Zoulou, l’Afrique du Sud et le pardon

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Une scène du film Zulu sorti cette semaine sur les écrans résume mieux que tout les contrastes de l’Afrique du Sud : trois hommes, flics et amis, marchent sur une plage splendide ; le sable est blanc, la mer agitée est splendide, la lumière incroyable ; mais soudain dans ce cadre idyllique, une violence inouïe se déchaîne, une violence qui émane seulement des hommes et non pas des éléments ; en quelques minutes, le cadre est posé : un pays extraordinairement beau, riche, et qui a réussi l’exploit incroyable de mettre fin au régime de l’apartheid de manière pacifique, mais qui est en proie à la corruption et la violence.

Zoulou est un film français adapté d’un roman noir français d’un auteur, Caryl Férey, un Parisien, qui réussit à s’immerger dans le pays et en rendre à la fois la beauté et le mal qui le ronge. Le film n’est pas parfait, mais le rythme et les personnages principaux le rendent plus que regardable : ce qui est particulièrement intéressant et qui rejoint l’actualité – la mort de Mandela- est son thème central : le pardon et la difficulté de pardonner. Cela peut résumer en effet la longue vie de Nelson Mandela, qui est entré dans l’histoire de son vivant, parce qu’il a réussi malgré 27 ans d’emprisonnement, d’humiliations, de violence, de souffrances familiales à saisir la main tendue par Frederick de Clerk pour mettre fin à la violence et réconcilier son pays avec lui-même.

On savait déjà que la littérature était plus apte à raconter le monde – toujours sur l’Afrique du sud à lire les romans de Don Meyer- que n’importe quel ouvrage de science humaine mais c’est aussi vrai pour le cinéma ; du moins quand il adopte franchement la fiction et non pas le genre du biopic, particulièrement propice à la fabrication du navet, mais qu’il est interdit de dénigrer du fait de son sujet.Le Mandela, un long chemin vers la liberté, qui sort le 18 décembre n’échappe pas à la règle. Malheureusement, il risque de profiter de la mort du véritable héros, car il arrive à point pour permettre de relire une histoire qu’on n’a jamais fini de découvrir.