Une thérapie prophétique - France Catholique
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Van Eyck, l'art de la dévotion. Renouveau de la foi au XVe siècle
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Une thérapie prophétique

En cette période troublée, nombreux sont ceux qui sont à la recherche d’une voie permettant de retrouver force et unité intérieures. Il y a plus d’un siècle, le docteur Vittoz, chrétien convaincu, a mis au point une méthode qui n’a rien perdu de son actualité, de son efficacité. Et de son prophétisme.

La méthode Vittoz

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Lorsqu’il élabore sa méthode vers 1905, le médecin suisse Roger Vittoz s’est fixé pour objectif de palier les graves dégâts causés sur l’homme par le manque d’unité intérieure : troubles psychiques, troubles de la concentration, de la mémoire, insomnie, fatigue chronique, difficultés à prendre des décisions et à conduire une action de son début à sa fin, stress, émotions envahissantes et désordonnées, dispersion, doute, scrupules, rumination mentale… Troubles dont les formes les plus sévères sont l’angoisse, les phobies ou encore les obsessions… Ces maux proviennent, selon le praticien, d’un manque de « contrôle cérébral ».

Autant dire que son intuition n’a rien perdu de son actualité en ces temps de confinement et d’incertitude dont l’impact sur la santé mentale inquiète de plus en plus les praticiens. « Cette crise pourrait devenir une catastrophe psychologique » estimait ainsi le professeur de psychiatrie Nicolas Franck, auteur de Covid-19 et détresse psychologique : 2020, l’odyssée du confinement (Odile Jacob), dans une interview récente sur le site franceinfo.tv. Plus que jamais, il importe donc de consolider les armatures intérieures des individus tout en demeurant vigilant face aux multiples thérapies et méthodes qui peuvent se révéler inefficaces ou porteuses de présupposés incompatibles avec la foi chrétienne. Tel n’est pas le cas de la méthode Vittoz. Bien au contraire.

L’anti-Freud ?

Aujourd’hui classée dans les psychothérapies à médiation corporelle ou psychosensorielle, la thérapie développée par Roger Vittoz est un OVNI lorsqu’il la théorise au début du siècle dernier. En effet, tandis que Sigmund Freud (1856-1939) explore la voie de l’inconscient, Vittoz, lui, considère que c’est le conscient qui permet à l’homme de retrouver son équilibre mental. S’il ne rejette pas les méthodes de ses confrères psychanalystes, il en identifie une limite importante à ses yeux : « Toutes tendent au même but : rétablir l’équilibre moral ; mais pour rétablir cet équilibre moral, il semble que l’on oublie une partie importante, le côté le plus matériel, plus physiologique. » Et après avoir lui-même pratiqué l’hypnose – très en vogue à cette époque – il l’abandonne, estimant qu’elle « n’agit que sur le subconscient et a le grand inconvénient de rendre le malade plus passif ».

Sa thérapie repose donc « sur la souveraineté du conscient », écrit Louise Bron-Velay (Le conscient chez Vittoz, Téqui). En effet, « ce dernier, par rapport à l’opacité de l’inconscient, demeure le domaine de la clarté et de la connaissance, gage d’une prise de conscience directe et immédiate qui permet un jugement objectif et vrai. » C’est pourquoi le médecin suisse ne cherche pas, par sa méthode, à comprendre les causes de la souffrance psychique mais « préconise les moyens de la guérir » (ibid) par le renforcement du conscient.

Si aujourd’hui la méthode est passée sous les écrans radars des thérapies en vogue, Roger Vittoz connaît, à son époque, un immense succès : « Les résultats remarquables de sa nouvelle méthode lui procurèrent une clientèle et une renommée mondiales », racontait sa fidèle disciple et proche collaboratrice, Sœur Jean du Calvaire, religieuse Trinitaire.

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