Un triptyque essentiel et mystérieux - France Catholique
Edit Template
L'amour du travail bien fait avec saint Joseph artisan
Edit Template

Un triptyque essentiel et mystérieux

Parmi les nombreuses grâces et dons particuliers dont bénéficia saint Jean Bosco se trouvent une multitude de prophéties et révélations, données dans des rêves très précis. La plus célèbre d’entre elles donne à méditer sur l’essentiel de la foi : « les Trois Blancheurs ».

Les « Trois Blancheurs » de Don Bosco

Copier le lien
Les Trois Blancheurs de Don Bosco, au sanctuaire de Marie-Auxiliatrice, à Turin.

Les Trois Blancheurs de Don Bosco, au sanctuaire de Marie-Auxiliatrice, à Turin.

© Philippe Lissac / Godong

Le sommeil est habité par Dieu, tout comme le reste de l’existence humaine, et bien des événements centraux de la Révélation ont surgi ainsi, – sans parler bien sûr de la vie intérieure de chacun. Il suffit de se souvenir par exemple du songe du patriarche Jacob (Genèse 28, 11-19), de celui du jeune Samuel dans le temple de Jérusalem (Ier Livre de Samuel 3, 3-9), et bien sûr des quatre songes de saint Joseph qui reçoit ainsi, entre autres, la clef de la compréhension de l’Annonciation et qui, plus tard, protège la Très Sainte Vierge et l’Enfant Jésus par la fuite en Égypte (Évangile selon saint Matthieu 1, 18-25 ; 2, 13 ; 2, 19 ; 2, 22-23). Ce rappel simplement pour souligner qu’il n’est pas rare que Dieu s’exprime par la voie des rêves.

Songe d’une nuit de printemps

La vision la plus célèbre de saint Jean Bosco est sans doute celle du 30 mai 1862, rapportée très fidèlement par le saint en ces termes : « J’ai vu une grande bataille sur la mer : le navire de Pierre, piloté par le pape et escorté de bateaux de moindre importance, devait soutenir l’assaut de beaucoup d’autres bâtiments qui lui livraient bataille. Le vent contraire et la mer agitée semblaient favoriser les ennemis. Mais au milieu de la mer, j’ai vu émerger deux colonnes très hautes : sur la première, une grande hostie – l’Eucharistie – et sur l’autre (plus basse) une statue de la Vierge Immaculée avec un écriteau : Auxilium christianorum [« secours des chrétiens » ndlr]. Le navire du pape n’avait aucun moyen humain de défense. C’était une sorte de souffle, qui provenait de ces deux colonnes, qui défendait le navire et réparait aussitôt tous les dégâts. La bataille se faisait toujours plus furieuse ; le pape cherche à se diriger entre les deux colonnes, au milieu d’une tempête de coups. Tandis que les armes des agresseurs sont en grande partie détruites, s’engage une lutte corps à corps. Une première fois, le pape est gravement blessé, mais ensuite il se relève ; puis une seconde fois et cette fois, il meurt tandis que les ennemis exultent. Le nouveau pape, élu immédiatement après, reprend la barre et réussit à atteindre les deux colonnes, y accrochant avec deux chaînes le navire, qui est sauvé, tandis que les bateaux ennemis fuient, se détruisent réciproquement, et coulent » (Écrits spirituels, éd. Nouvelle Cité, 1979).

Les États pontificaux menacés

À l’époque, Don Bosco est âgé de 47 ans et l’Église traverse un temps difficile car l’unité italienne est en marche. Les États pontificaux sont menacés. Le climat anticlérical est très violent. C’est dans ce contexte que les Trois Blancheurs sont reçues. Don Bosco en parlera dès le lendemain aux 500 jeunes gens de son Oratoire, en précisant que, au regard des persécutions du moment, les seuls recours efficaces sont la Sainte Eucharistie, trônant sur la plus haute des deux colonnes, et la Très Sainte Vierge, sur la colonne la plus basse.

Il n’en conclut donc pas une leçon qui s’appliquerait à toute l’Église, mais seulement un avertissement dans le contexte italien de l’époque, même si, bien sûr, le danger qui guette les États du pape risque de déstabiliser l’Église également dans d’autres pays. En tout cas, il ne parle pas d’une crise globale qui affecterait, par exemple, la foi ou les mœurs.

Retrouvez l’intégralité de l’article et de notre numéro spécial consacré à Don Bosco dans le magazine.