Un prodige encore accessible - France Catholique

Un prodige encore accessible

Un prodige encore accessible

L’hostie du miracle eucharistique de Douai de 1254 est toujours proposée à la vénération des fidèles. Pour les prêtres de la paroisse, elle rappelle l’importance de la présence réelle du Christ.
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Preuve d’authenticité de l’hostie, le motif correspond à ceux utilisés au XIIIe siècle.

Preuve d’authenticité de l’hostie, le motif correspond à ceux utilisés au XIIIe siècle.

© Diocèse de Douai

L’« hostie du miracle » a plus de 750 ans et pourtant, chacun peut venir l’adorer trois fois par mois en l’église Saint-Pierre de Douai (Nord). À l’origine du miracle eucharistique de 1254, nulle profanation, mais un accident : distribuant la communion, un chanoine de Douai fait tomber une hostie consacrée. Alors qu’il se penche pour la ramasser, celle-ci se soulève d’elle-même et va se placer sur le corporal de l’autel. Les membres de l’assemblée, stupéfaits, voient pour certains sur l’hostie Jésus enfant, d’autres Jésus souffrant, et enfin le Christ en gloire.

« Le voici ! Je vois mon Sauveur ! »

« À l’époque, nous sommes dans un contexte local de contestation de la présence réelle », note l’abbé Bernard Descarpentries. « La nouvelle se propage et l’évêque de Cambrai, dont dépendait Douai à l’époque, envoie son évêque suffragant, le dominicain Thomas de Cantimpré, se renseigner sur ce qui se serait passé. » Arrivé sur place, le dominicain ouvre le ciboire où est conservée l’hostie mais, « frappé d’étonnement », il ne voit qu’une hostie blanche et non le miracle. Alors que, dans le récit de l’évêque, autour de lui « le peuple [s’écrie] : ‘Le voici, je Le vois ! Le voici ! Je vois mon Sauveur !’ ». Mais le dominicain finit par tomber à genoux et pleure d’adoration, « car bientôt [il vit] distinctement la face de Notre-Seigneur Jésus-Christ dans la plénitude de l’âge. Sur sa tête était une couronne d’épines et du front coulaient deux gouttes de sang qui descendaient sur chaque joue. »

Le miracle étant reconnu, une grande dévotion populaire s’empare des lieux. « Le pèlerinage auprès de l’hostie du miracle a eu beaucoup d’importance sous l’Ancien Régime, puis sous la Restauration. On a fêté son jubilé en 1754, 1854 et 1954 », explique l’abbé Descarpentries.

Expertise en 2004

En 2004, Jean-Paul II lui-même porte une attention toute particulière à cette hostie. Le pape demande que l’hostie soit examinée scientifiquement afin de vérifier qu’elle n’ait pas été substituée par du carton durant la Révolution. L’expertise confirmant qu’il s’agit bien de l’hostie du XIIIe siècle, un autel lui est spécialement dédié et aujourd’hui, les fidèles continuent de venir l’adorer le premier dimanche, ainsi que les premier et troisième jeudis de chaque mois. « L’hostie du miracle est importante pour nous, car elle est l’affirmation de la présence réelle de Jésus-Christ dans l’hostie », détaille le doyen de Douai. « Être face à cette hostie qui fut marquée par trois images de la vie du Christ nous aide à prendre conscience du prodige étonnant de Dieu qui se fait nourriture. »

Une confrérie du Très-Saint-Sacrement a été restaurée en 2004 lors du jubilé eucharistique, et attend toujours de nouveaux membres, prêts à s’engager dans l’adoration et la mise en valeur de l’hostie du miracle de 1254.