Un pédagogue jésuite évalue l’ancien élève Macron… - France Catholique
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Un pédagogue jésuite évalue l’ancien élève Macron…

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Au collège des jésuites d’Amiens, Emmanuel Macron fut « un élève brillant et doué ». Aujourd’hui comme toujours, « en politique, il faut tenir les chocs, et Macron a cette qualité ». Il « sait discerner », ce qui correspond à la tradition ignacienne. « Il a été capable d’attendre le pouvoir dans le calme », « Il n’y a pas d’impréparation dans ce qu’il fait », « Aucune des réformes qu’il est en train de lancer n’est improvisée ». Si le Père Henri Madelin (SJ), président du Centre Sèvres, directeur de la revue « Etudes » et professeur à Sciences Po, devait remplir un bulletin d’évaluation de la grande école de la vie politique pour l’ancien élève du collège de Picardie, beaucoup de ses appréciations seraient élogieuses, semble-t-il… C’est ce qui ressort d’une interview accordée la semaine dernière par ce Jésuite influent à l’hebdomadaire « Le Point ».

Cependant, en grand pédagogue, dans une évaluation balancée, le RP Madelin, qui est l’auteur d’un livre intitulé « Heurs et malheurs de l’autorité », émet aussi des réserves vis-à-vis du jeune président de la République : « Il a un fonctionnement trop vertical », et « il n’a pas été habitué à traiter avec la contradiction », estime-t-il. D’où cette indication impérative : Macron « doit apprendre à parler avec ceux qu’il n’aime pas, il doit laisser ses interlocuteurs finir leurs phrases ». « Il ne sait pas encore bien se mouiller dans le débat », « il ne sait pas parler avec des adversaires », alors que « c’est un métier ». Ainsi, « quand on s’emporte, il faut le faire à bon escient »… Bigre ! « Et il ne faut jamais oublier que les Français n’aiment pas trop les gens brillants ». Gare !

Toutefois, le pédagogue jésuite émet un large satisfecit à propos de la politique d’Emmanuel Macron : il se félicite que celui-ci « se soucie des investissements actuels pour redresser le pays demain ». Dès lors, il le compare davantage à Richelieu qu’à Bonaparte : il cite un historien qui définit la politique selon Richelieu comme « l’art de prévoir et de décider selon un effort qui jamais ne se détend et qui suppose, parfois, le sacrifice des formes »…, et qui parle d’une « tension puissante » et d’une « énergie concentrée ». A la bonne heure !

Evoquant les relations subtiles et complexes entre pouvoir et autorité, le Père Madelin considère aussi que « si le pouvoir ne se partage guère, l’autorité se mesure au contraire à la capacité de faire grandir autrui pour lui permettre de donner sa pleine mesure ». Et elle « a partie liée avec le mystère ». Voilà encore tout un programme de réforme intellectuelle et morale que dans le monde actuel, beaucoup de dirigeants pourraient méditer…


« Macron sous leur plume »

Lecture-dédicace, par Denis Lensel

Mercredi 30 juin à 19h – Librairie Gay-Lussac 49 rue Gay-Lussac à Paris (5ème)

Le destin singulier d’Emmanuel Macron méritait une présentation originale : l’auteur de ce livre a emprunté la plume de douze écrivains français pour retracer avec humour l’aventure de ce vrai personnage de roman.
Dans la veine de l’Ingénu de Voltaire, il campe notre jeune président de la République à la tête de la France des énarques et des migrants. A la manière de Chateaubriand, il dépeint un Bonaparte de l’Après Mai 68, autoritaire et conquérant. Avec le regard de Stendhal, un héros romantique s’évadant de la forteresse de Bercy, sous un quinquennat plombé. Avec la verve de Balzac, un Rastignac parvenu au pouvoir après l’enterrement du Parti socialiste abandonné par les siens. Avec la verdeur de Zola, un jeune surdoué de la Finance confronté à des ouvriers menacés par le chômage.

Dans un style inspiré de Marcel Proust, voici le récit d’un instant de bonheur d’Emmanuel Macron à l’Elysée, puis une galerie de portraits de ses partisans. Et voilà un nouveau Petit Prince de Saint-Exupéry, Jupiter en herbe dans l’exploration du désert de l’économie sinistrée.

L’auteur évoque l’irruption imprévue de Macron dans notre histoire, En Marche, à la manière alerte de Victor Hugo et de Mme de Sévigné. Il s’inspire aussi du verbe de Bernanos, du souffle de Charles de Gaulle et de la rhétorique de François Mitterrand devant les grands enjeux de l’heure.
Ecrit sans flagornerie ni animosité, ce recueil de pastiches n’est ni un panégyrique, ni un pamphlet. Mais à travers sa fantaisie, il appelle à la réflexion.

Ecrivain et journaliste, Denis Lensel a publié plusieurs livres sur les questions de société et l’actualité en France et dans le monde

Le 30 mai, il lira des extraits de ses pastiches et dédicacera ce dernier livre.

« Macron sous leur plume » – BoD – 160 pages – 10€