Un monde intranquille - France Catholique

Un monde intranquille

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Le mur de Berlin

Le mur de Berlin

Edward Valachovic / CC by-sa

Au lendemain de la chute du mur de Berlin et de la désagrégation de l’empire soviétique, on pouvait s’interroger sur la nouvelle configuration du monde. N’était-ce pas une ère de paix qui s’ouvrait ? Avec toutes les promesses possibles pour la liberté des peuples. Mais déjà un débat s’ouvrait entre ceux qui annonçaient la fin de l’histoire, tel Francis Fukuyama, c’est-à-dire la victoire de la démocratie et du libéralisme. Et ceux qui au contraire, tel Samuel Huntington, voyaient se réveiller un affrontement des civilisations. Je me souviens aussi d’un essai iconoclaste de Philippe Delmas intitulé Le bel avenir de la guerre.

Je souhaite de tout mon cœur que l’Ukraine ne soit pas le prochain théâtre d’une guerre entraînée par les dernières initiatives de Vladimir Poutine, mais je suis bien obligé de reconnaître que l’avenir proche est des plus incertain. Sans doute peut-on entreprendre le procès du président russe dont l’appétit de puissance est venu mettre à mal un équilibre précaire. Mais il faut aussi se rendre compte que l’équilibre mondial n’est pas indemne de rapports de force et de données géopolitiques qui mettent à mal nos vœux de paix et de tranquillité.

Ce mot de tranquillité, saint Augustin l’employait pour signifier justement un certain idéal auquel il fallait tendre. Mais on est bien obligé de reconnaître que nous vivons dans un monde intranquille. L’Europe, qui pouvait considérer qu’elle bénéficiait d’un avantage particulier est bien obligée de reconnaître que la fin de l’Union soviétique n’a pas réglé le statut de la Russie. Cette Russie que le général de Gaulle a toujours considérée comme une donnée historique indéracinable et qui réapparaît au-delà de la parenthèse soviétique. Une Russie dont le choix pour l’Occident a toujours été des plus incertains et qui aux confins de son immense empire se retrouve face à la Chine, autre acteur aux prétentions hégémoniques.