Un bonheur trop bref - France Catholique
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L'amour du travail bien fait avec saint Joseph artisan
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Un bonheur trop bref

Désormais trop peu nombreux, les trappistes de Notre-Dame des Neiges ont décidé de quitter l’abbaye en septembre prochain. Une page se tourne pour ce sanctuaire associé à la recherche de la vocation de Charles de Foucauld, qui sera canonisé le 15 mai.

Charles de foucauld à Notre-Dame-des-Neiges

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Vue de l’ancien monastère de Notre-Dame des Neiges avant l’incendie de 1912.

Vue de l’ancien monastère de Notre-Dame des Neiges avant l’incendie de 1912.

«Aussitôt que je crus qu’il y avait un Dieu, je compris que je ne pouvais faire autrement que de ne vivre que pour Lui », écrit Charles de Foucauld, converti en octobre 1886. Mais quel Ordre choisir pour une telle consécration totale à Dieu ?

« L’Évangile me montra […] qu’il fallait tout enfermer dans l’amour. Chacun sait que l’amour a pour premier effet l’imitation : il restait donc à entrer dans l’Ordre où je trouverais la plus exacte imitation de Jésus. »

Ce besoin d’imitation, il le vérifie en août 1888, devant la pauvreté frappante du Frère portier de l’abbaye de Fontgombault, qui est alors une Trappe. Il le vit aussi lors d’un pèlerinage en Terre sainte, de décembre 1888 à février 1889, où il reçoit des lumières sur sa vocation : l’imitation de la vie cachée de Jésus à Nazareth.

Dépouillement total

La trappe de Notre-Dame des Neiges, en Ardèche, ayant fondé un très pauvre prieuré, à Akbès en Syrie, Charles de Foucauld fait un séjour en Ardèche en octobre 1889 pour se rendre compte de la vie trappiste et se renseigner sur cette fondation. La décision est prise : le 17 janvier 1890, il entre en clôture à titre de postulant, se dépouillant de tout ce qu’il avait, objets qui sont aujourd’hui encore conservés à Notre-Dame des Neiges. Le 26 janvier, il reçoit l’habit de novice et le nom de Marie-Albéric.

Dès son entrée en clôture, un travail manuel lui est imposé, selon l’un de ses souhaits les plus chers. Ses temps libres sont consacrés à la lecture de saint Bernard, de l’Écriture sainte et des auteurs spirituels dont il se nourrit depuis 1886, à la découverte du bréviaire et à la contemplation dans l’abbatiale. Au Sahara, il conservera cette habitude de distinguer, en dehors du repas et du repos de la nuit, le temps de la prière proprement dite, le temps du travail et les « moments libres ».

Un rappel des réservistes étant annoncé pour l’été 1890, le sous-lieutenant de Foucauld doit, pour en être exempté, se diriger vers la Syrie dès le 26 juin 1890. Novice cistercien à Notre-Dame des Neiges pendant cinq mois et demi, il poursuit son noviciat au prieuré de Syrie et y fait profession simple le 2 février 1892. Il écrit à sa sœur : « […] ce qui résulte le plus vivement de mes deux ans de trappiste : une grande compassion pour les pauvres. »

Bientôt Akbès est rattachée à la trappe de Staouéli en Algérie, mais Charles de Foucauld reste très lié à Notre-Dame des Neiges, ne cessant de prier pour ses « chers habitants » et de leur écrire : « On n’oublie pas le lieu où l’on a reçu le Saint Habit », dit-il à Dom Martin, le Père Abbé. Au Maître des novices, il parle « du bonheur que j’ai eu de vous avoir pour Père Maître, du chagrin que j’ai eu à vous quitter, vous qui le premier m’avez reçu à Notre-Dame des Neiges, qui m’y avez consacré tant d’heures et fait tant de bien ».

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