Un appel à la grandeur - France Catholique
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Un appel à la grandeur

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Chartwell, la résidence à la campagne de Winston Churchill, donne à la fois un aperçu de la vie privée de Churchill, et de l’esprit du grand homme. Dans son bureau, on s’attend à trouver des livres, des journaux, des gobelets, des cendriers et des photographies encadrées en argent massif – et c’est le cas. On voit également une carte du théâtre de guerre européen, couvrant un mur entier de la pièce. Churchill était occupé à cartographier l’emplacement des navires, des chars, des troupes et des lignes de défense – avant de recevoir l’appel lui demandant de prendre le commandement des forces britanniques.

Lorsque cet appel est arrivé, Churchill n’a pas eu à poser le récepteur et à beugler dans le couloir : « Clemmie – avons-nous une carte à portée de main ? » Non. Il a simplement regardé au-dessus de ses lunettes, examiné le plan et commencé à donner des ordres. Churchill était prêt.

Il a déclaré plus tard qu’au moment où il a été appelé à diriger le monde occidental dans sa confrontation la plus exigeante avec le mal : « Je me sentais comme si je marchais avec le destin, et que toute ma vie passée n’avait été qu’une préparation pour cette heure et pour cette épreuve. »

Mais ce n’était pas une voie directe ni facile vers ce degré de préparation. Les biographes de Churchill se réfèrent souvent à ses « années de traversée du désert », essentiellement la décennie de 1929 à 1939, lorsque les défaites militaires et politiques ont fait croire que ses jours en tant que dirigeant national étaient terminés.

Pourtant, Winston a passé ce temps au désert après les affaires publiques, se tenant prêt, luttant souvent contre le découragement et peut-être même la dépression (ce qu’il appelait parfois « le chien noir »). Et une partie de la grandeur que nous voyons en lui provient des vertus qu’il a continué à développer même si, isolées, elles peuvent sembler inutiles.

Il y a là des leçons pour ceux d’entre nous qui se demandent actuellement que pouvons-nous faire chacun, pendant que nous attendons, nous nous inquiétons, en prenant soin de nous et de nos enfants, de nos entreprises, de notre sécurité et de notre nation ?

Nous pouvons répondre à l’appel à la grandeur.

Comme Churchill le savait en son propre temps de crise, tout dans nos vies a été une préparation pour cette heure. Certains d’entre nous, comme lui, peuvent se retrouver prêts, et en première ligne, à mener directement la guerre physique et spirituelle.

La plupart d’entre nous sentiront, au moins dans une certaine mesure, que c’est notre temps « de désert » et que nous sommes appelés à des batailles et des sacrifices que nous ne sommes pas prêts à conduire. Pourtant, cela fait également partie de l’épreuve générale.

Ce n’est pas un moment de paralysie. C’est un moment d’action. Notre Seigneur nous a confié ce moment particulier et nous devons être à la fois dignes et courageux face à cette heure.

Nous devons lui permettre de nous utiliser pour transformer le monde par le Saint-Esprit vivant dans nos âmes qui sont à la fois humaines et spirituelles. En augmentant notre prière personnelle, à travers un engagement envers l’Office Divin, l’intercession devant le Saint Sacrement, des actes de service, de pénitence et de sacrifice, en nous unissant de manière privilégiée à l’Église universelle souffrante.

Ce sont des batailles aussi importantes à leur manière que l’action en première ligne. En effet, pour un grand nombre d’entre nous, ce sont les premières lignes. Avec la suspension du Saint-Sacrement à travers le monde, il y a des endroits où Il ne peut plus aller. Nous devons y aller nous-mêmes. Nous pouvons L’inviter en nous-mêmes et, ainsi, avoir un impact avec Sa présence et Son amour sur nos cercles proches d’amis et de famille et même toucher le monde au-delà de notre sphère limitée.

Et nous devons prier avec ferveur pour le plein rétablissement de la vie sacramentelle de l’Église. Comme le dit le cardinal Raymond Burke dans son récent message Combat contre le coronavirus.

« Il est essentiel pour nous, en tout temps et surtout en temps de crise, d’avoir accès à nos églises et chapelles, aux sacrements, aux dévotions et prières publiques, afin de connaître la proximité de Dieu avec nous et de rester proche de Lui, en appelant à juste titre Son aide. En effet, sans l’aide de Dieu, nous sommes perdus. »

Avec son aide, nous avons de grandes œuvres à faire.

Tout au long de l’histoire, Notre Seigneur utilise efficacement les individus qui ont été préparés pour son œuvre. Pas seulement Winston Churchill dans son bureau, mais le patriarche Joseph dans sa citerne, Karol Wojtyla dans sa carrière de pierre, et même Benoît XVI dans son jardin du Vatican. Chacun, à un moment précis, a été invité par Notre-Seigneur à aller de l’avant et à faire une différence décisive.

« Ce ne sont pas des jours sombres, remarquait Churchill pendant la crise en Angleterre, ce sont de grands jours – les plus grands jours que notre pays ait jamais vécus ; et nous devons tous remercier Dieu de nous avoir permis, chacun selon notre poste, de contribuer à rendre ces journées mémorables dans l’histoire de notre race. »

Dieu voit l’avenir et Il connaît le présent. Il connaît l’appel qu’Il a placé en chacun de nous. Il connaît le défi de cette heure et de cette épreuve. Il a un grand dessein pour ce temps dans l’Église et dans le monde, ce temps dans lequel c’est un privilège de vivre. Il nous a préparés et, nous pouvons être certains que, selon des manières que nous n’avons jamais envisagées, Il nous utilisera.

À propos de l’auteur

Le Dr Elizabeth A. Mitchell, SCD, a obtenu son doctorat en communications sociales institutionnelles de l’Université pontificale de la Sainte-Croix à Rome où elle a travaillé comme traductrice pour le Bureau de presse du Saint-Siège et L’Osservatore Romano. Elle est la doyenne des étudiants de la Trinity Academy, une école privée catholique indépendante de la maternelle à la terminale dans le Wisconsin, et elle est conseillère pour le Centre international St. Gianna et Pietro Molla pour la famille et la vie, et conseillère théologique pour Nasarean.org, une mission de défense des intérêts des chrétiens persécutés au Moyen-Orient.