Trois textes - France Catholique
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Trois textes

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Marc XIII, 24-32

Le 15 novembre, qui était un dimanche, je lisais l’annonce de la fin des temps par Jésus en Marc XIII, versets 24 à 32. Outre que ce texte est particulièrement impressionnant malgré sa sobriété, il donne, naturellement, beaucoup à réfléchir. Quand, déjà, Jésus dit : « Cette génération ne passera pas avant que tout cela n’arrive » ; puis « Le ciel et la terre passeront, mes paroles ne passeront pas » ; enfin : « Quant au jour et à l’heure, nul ne les connaît, pas même les anges dans le ciel, pas même le Fils, mais seulement le Père ».

J’ai commencé par être perplexe : sous cette apparente contradiction entre le ciel qui passera et le ciel où « habitent les anges », quelle vérité est à entendre, quoique cachée sous les mots dans leur apparente différence ? Que notre univers connaisse un jour sa mort, les astrophysiciens en sont convaincus, mais ils donnent une date si éloignée que nous pouvons penser que cette fin ou cet effacement du monde cosmique ne nous concernera pas : même s’il nous est précieux de pouvoir affirmer, comme toujours, que ce qui commence – ici par l’explosion de départ ou de naissance (dite « Big-Bang » en un improbable anglais) – ne peut que parvenir un jour à ses funérailles : ici, nous est-il dit, dans 13 milliards d’années et des poussières …

… Donc ce ‘’ciel’’ lié à la terre passera comme elle-même le fera, et non celui de Dieu où sont les anges : mais à la différence de ce que disent les spécialistes du cosmos, il est possible que cette disparition, notamment de la terre en ce qu’elle est porteuse de vie, survienne bien plus tôt, dans l’espace de temps qui nous est imparti.

Certains, et moi-même, ont parfois réfléchi aux diverses épées de Damoclès qui concernent la terre : lâcher colossal de carbone dans l’atmosphère par les océans à la suite de la déforestation généralisée de l’hémisphère sud et qui, pour l’instant, ne parvient pas à être sérieusement contrôlée ; tremblement de terre soulevant les bas-fonds de la Mer Noire et la dispersion consécutive dans l’atmosphère des substances empoisonnées qui y abondent ; arrivages massifs de rayons cosmiques ou gamma comme de substances toxiques à la suite d’explosions d’étoiles géantes relativement proches de notre terre ; arrivée d’un astéroïde géant, traversier de galaxies en des errances inconnues et venant percuter notre demeure temporelle afin d’en achever la vie – astéroïde tel celui qui provoqua l’ombre géante qui fut au rendez-vous de la mort du Christ le 3 avril 33, de midi à quinze heures – ; … sans parler des événements que les hommes eux-mêmes sont capables de provoquer à coups de bombes nucléaires…

Cette évocation m’a toujours paru nécessaire, ne serait-ce qu’en pensant aux messages de la Vierge Marie en ses apparitions à La Salette et à Fatima. Il est vrai que l’on ne nous a pas informés de ce que révèle le Troisième Secret
Mais il est certain que Jésus ne parle pas d’un tel événement pour décider de son retour, parce qu’alors il serait inutile : Il reviendra par nécessité spirituelle, nécessité de salut, nécessité de conclure ce qu’Il a commencé il y a vingt siècles.


« En ces temps-là, dit-Il, après une terrible épreuve, le soleil s’obscurcira et la lune perdra son éclat. Les étoiles tomberont du ciel et les puissances célestes seront ébranlées… » On ne peut, je ne puis éviter de penser à ce que nous savons déjà sur ce que provoquent les éruptions volcaniques : les plus puissantes du passé ont été la cause de phénomènes semblables à ceux que décrit Jésus ; leurs résultats étaient en effet l’obscurcissement du soleil par d’effarantes nuées de micro-cendres mettant plusieurs années avant de retomber au sol – d’où également la perte d’éclat de la lune – si bien que s’installaient de longues périodes de froid intense, qui empêchait les cultures vivrières de prospérer : dans les pays touchés par le phénomène, les vivants entraient en des temps de misère comme de « terrible détresse ». Il en fut ainsi à l’aube de la Révolution française.

Mais un astéroïde d’un grand poids avait réussi, il y a environ 60 millions d’années, à effacer presque totalement la vie sur la terre…

À la sortie de la messe, je parle de cela à une dame, qui m’objecte que ces images ne doivent être que figures de style, ce que je ne crois pas ; ce que je m’interdis de croire. Cependant, au sujet des « étoiles tombant du ciel » et des « puissances célestes ébranlées », j’avoue humblement être à sec d’arguments ou d’éléments de comparaison : les pluies de météorites de quelque importance et dont on sait bien qu’elles ne peuvent être qu’environnées de feu ne sont pas courantes au point de nous en souvenir… Les scientifiques nous certifient que la terre en ses débuts, fort lointains, fut en grande partie étoffée par l’arrivée d’un très grand nombre de ces objets célestes.

Ce qui impressionne, c’est d’imaginer le Fils de l’homme surgir du fond de l’espace, debout immense sur des nuées triomphantes et roulant avec puissance pour déposer devant nous le Seigneur de l’Univers, le Roi des Rois et de toutes autres Grandeurs temporaires : envoyant alors des multitudes d’anges « rassembler les élus des quatre coins du monde »… ce qui suppose peut-être des événements du type de ceux évoqués par la Vierge Marie.
Le mot ‘’nuée’’ oriente l’esprit vers une réalité essentielle : la présence de Dieu s’affirme le plus souvent à travers le signe de la nuée : quand le peuple hébreu se dirige vers la Mer des Joncs, une telle nuée les protège et s’avance avec eux. Plus tard, Dieu s’adresse à Moïse, là encore enveloppé dans une nuée, afin de protéger son prophète d’une vision qui pourrait lui être fatale. Il en fut également ainsi sur le Sinaï quand Dieu grava de son doigt de feu les Tables de la Loi. Dans les Évangiles, la Transfiguration se déroule sous des nuées protectrices et elles s’écartent, ‘’ouvrant’’ le Ciel, lorsque le Père confirme au sujet de Jésus qu’il est son ‘’Bienaimé’’ : précisant sa volonté, rien de plus que de simplement mais avec autorité nous inciter à « l’écouter, Lui, son Fils et son Élu ». Après la résurrection, l’heure pour Jésus est arrivée de revenir en la demeure d’éternité où l’attend le Père éternel : très vite, une nuée le cache aux yeux de ses apôtres alors que s’accomplit son ascension. Reste un ange qui les prévient qu’ils ont mieux à faire que de rester là à bailler aux étoiles. Jésus ainsi indique à ses amis que son retour sera celui du Fils de Dieu tout empreint de la lumière de sa divinité. Et celle-ci se manifeste par ce que nous pourrions nommer les étonnements de la nature, sinon ses affolements.


Je tourne et retourne l’affirmation de Jésus que « cette génération ne passera pas avant que tout cela n’arrive » : des opposants au Christ pensaient découvrir en cette ‘’erreur’’ d’annonce la preuve qu’Il ne savait pas ce qu’Il disait. À l’évidence en effet la ‘’génération’’ nommée a passé, dépassé et de loin le cap apparent de la prédiction sans pour autant qu’elle se soit réalisée. Mais en l’occurrence, Jésus se livre-t-il à une de ces ‘’prédictions’’ prophétiques dont nous sommes, nous autres tristes hommes, si friands ? Je n’en suis pas vraiment certain, pensant que Jésus voit « en plus grand ».

En fait, cette parole vient à point nommé pour que l’on ne cède pas outrancièrement à la tentation d’une explication inspirée par la science, même si les images employées peuvent nous donner des semblants de clefs de compréhension avec, notamment, la surprenante comparaison, dans ce contexte, avec le figuier. Parole singulièrement tendre et heureuse, annonciatrice du bonheur.

L’image – à mon sens, mais mon esprit n’est pas celui d’un clairvoyant –, évoque donc pour moi un cycle de temps unissant la mort du Christ sur la Croix à son retour de Ressuscité « debout sur les nuées »… C’est dire qu’elle englobe toute la durée qui sépare le commencement de la fin du « temps de l’épreuve » dont parle saint Jean en son Apocalypse, fin qu’indique la vision du figuier annonciateur de l’été de la foi, tandis que l’image de la chute des étoiles avait en quelque sorte ouvert le temps de la détresse : martyrs innombrables (le XXe siècle fut le plus sauvage pour les chrétiens !), qui souffrent de toutes les sortes de violences qui peuvent être aussi bien celles du corps que de l’âme ou de l’esprit, et même du cœur. (Je n’oublie pas ce qu’en avait écrit Marcel Auclair dans les années soixante, lorsqu’ayant repéré dans l’Apocalypse « la chute du tiers des étoiles » il s’était étonné, sachant que les nazis, après avoir obligé les juifs à porter sur leur poitrine une étoile jaune, avaient massacré un tiers de la population mondiale des fils d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, qui comptait alors quelques 18 millions de vivants … Ainsi pouvons-nous convenir que les étoiles peuvent aujourd’hui être considérées comme « tombées » ?

*

Une ‘’étoile’’ très singulière, déjà évoquée, ou plutôt un ‘’astéroïde’’ de grande dimension a manqué de peu la terre entre la sixième et la neuvième heure le 3 avril de l’an 33, date exacte du jour de la mort de Jésus : elle ne l’a pas heurtée, seulement tangentée, provoquant des tremblements de terre en divers lieux : ainsi la ville de Nicée, sur la Mer Noire, fut à demi détruite, et la ville de Jérusalem connut de fortes secousses : le rocher tout au haut du Golgotha fut en effet fendu en deux tandis que le Voile du Temple fut déchiré à cause de l’écartement des murs que provoqua cette agitation cosmique.
Qui pourrait dire que les événements annoncés ne seront pas tels que décrits par Jésus ? Mais également s’interdire de penser que ces propos ne sont que symboliques et doivent être perçus comme des signes à déchiffrer, susceptibles de nous « tenir éveillés » afin d’être prêts, comme les vierges sensés qui attendent l’Époux, leur lampe allumée ? Les témoignages du premier siècle sont assez précis pour que nous comprenions que la nature participa à sa façon au deuil du Père éternel.

Les étoiles sont « tombées » ! Reste alors à vivre jusqu’à son terme le temps de la « terrible détresse ». Il me semble que nous sommes entrés dans son déferlement. Car si la détresse peut être d’abord matérielle – « manque de tout » comme l’on dit lorsque les conditions de vie deviennent déplorables, au sens vrai du mot : dignes de nos larmes – il est certain que le pire de la désolation est essentiellement d’ordre spirituel.

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Ainsi je vois notre pauvre pays et notre misérable Europe s’engloutir dans l’apostasie, fourvoyés dans les labyrinthes d’un athéisme 1 spirituellement ravageur ! « Le Fils de l’homme, à son retour, trouvera-t-il encore la foi ? » Mais pourtant on doit également comprendre que cette apostasie des riches telle que nous en contemplons les ravages sur la planète entière n’aura pas été copiée par les pauvres puisque les anges partent « rassembler les élus des quatre coins du monde, de l’extrémité de la terre à l’extrémité du ciel ». Les JMJ voulues par Jean-Paul II participent, je le crois volontiers, à ce grand rassemblement.

À noter l’avertissement solennel de Jésus de ne pas chercher à savoir quand surviendra le jour de « la fin des temps » – qui n’est pas encore la fin du monde – connaissance qui est celle du Père seul. (Penser à la signification de cette expression en se référant à la notion de fin du temps prévu pour la constitution du peuple de Dieu par l’Église du Christ et non, comme certains l’écrivent, la fin du temps tout court… Penser à l’expression biblique : « deux temps, un temps, un demi temps », formule pour diviser les siècles… chaque ‘’temps’’ ayant sa spécificité propre, le demi temps compris comme étant le temps de la fin…)

Nous sentons bien que nous sommes arrivés à un terme, mais nul en effet ne peut s’arroger le droit de préciser ce ‘’moment’’ où il sera véritablement effectif. Veiller et agir et prier comme si de rien n’était, car notre vie est de toute façon dans la main de Dieu. Dont la survenue s’accomplira « à l’heure du voleur »…

Les événements doivent être sans effets sur nos comportements dans la mesure où chaque chrétien vit en conformité avec la volonté du Père : « Que ta volonté s’accomplisse ici-bas comme elle s’accomplit en ta demeure d’éternité »…-2

  1. Les ‘’croyants’’ ne sont-ils pas ‘’soumis’’ à la loi des athées ? Ne sont-ils pas dans l’obligation d’accepter l’insupportable, de payer des impôts qui les rendent d’une certaine façon complices de ce qu’ils considèrent comme des crimes, comme une régression tragique, un recul de la civilisation ? Les millions d’embryons véritablement humains jetés aux poubelles une fois déchiquetés ou détruits par des substances mortelles ou livrés au scalpel des ‘’scientifiques’’, comment parvenons-nous à en supporter le massacre ? Comment pouvons-nous accepter les discours des journalistes, des comédiennes, des femmes du monde, des romancières, des militantes d’un planningue tout dévoué à cette ignominie : on les entend s’applaudir les unes les autres d’avoir obtenu cet immonde ‘’progrès’’ ? Nous sommes figés d’épouvante quoique toujours dans l’espérance : car ces « petits d’hommes » sont pris en charge par des légions d’anges et les présentent à Dieu qui leur donne une mission d’amour : prier pour leurs père et mère afin qu’ils découvrent, fut-ce dans la souffrance, la force de se repentir en une sorte de conversion qui serait leur salut.

    Nous savons tous que ces lois sont le reflet de la pire des misères humaines, alors que les pratiques abortives, qui ont hélas toujours existées mais non approuvées par des lois, pourraient être considérablement diminuées en faveur d’une sexualité positive, d’une maîtrise de soi enseignée aux adolescents, au contraire poussés à une sorte de débauche organisée.

  2. Les péchés commis par chacun de nous – et même par chacun des États ! – relèvent tous de la Miséricorde divine : encore faut-il que chacun se reconnaisse pécheur et ose aller jusqu’à s’agenouiller et en espérer le pardon en même temps qu’il se réjouit d’être ainsi relevé et même régénéré lorsqu’il reçoit cette bénédiction et cette grâce salvatrice donnée dans l’amour le plus pur.