Transmission de France Catholique (2) - France Catholique
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L'amour du travail bien fait avec saint Joseph artisan
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Transmission de France Catholique (2)

Propos recueillis par Brigitte Pondaven

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La nouvelle de la vente de France Catholique à une filiale du groupe Bolloré présidée par Aymeric Pourbaix, la société Editions du Point du Jour, semble intéresser sur Internet… Vous avez publié ces échos ici-même. D’aucun y parle de « scandale »… Pouvez-vous fournir quelques éclaircissements ?

J’ai exercé mon libre-arbitre de chef d’entreprise avec le souci de la continuation du journal et du meilleur avenir possible pour son personnel. Je me suis entouré, tout au long du processus, de conseils professionnels de haut niveau, et j’ai pris l’avis de toutes les personnes concernées en respectant les procédures.

Comment cela s’est-il passé ?

Dans la perspective de mon départ en retraite, j’avais ouvert des pourparlers avec plusieurs interlocuteurs valables. Certains n’ont pas donné suite en voyant les chiffres et surtout leur évolution probable, un autre a été trop lent à comprendre ma motivation à passer la main et me dit le regretter maintenant. Finalement j’aurais bien aimé travailler avec la maison d’édition Première Partie dirigée par Pierre Chausse, mais s’est présentée l’opportunité de transmettre le titre à un professionnel qui avait vraiment toutes les cartes en main : compétences, convictions, soutien financier et humain. C’est Aymeric Pourbaix, avec son parcours (Radio Notre-Dame, Famille Chrétienne, l’agence I-Média) et le soutien de Vincent Bolloré, propriétaire de tant de médias en France. Et je dois dire que la transmission se passe bien. Nos numéros depuis la rentrée en témoignent à mes yeux. Il y a déjà quelque chose de plus…

Pierre Chausse évoque un « scandale » sur Facebook en disant qu’il a suivi de près le dossier…

Bien sûr qu’il connaît le dossier, mais il a aussi signé une clause de confidentialité… Je pense que le premier scandale pour lui c’est le fait que nous n’ayons pas signé avec lui, qui pensait être le meilleur et c’est son droit, mais avec un autre. J’ai la plus grande estime pour Pierre et ses collaborateurs. Ce qui serait le mieux pour tout le monde maintenant c’est que tous travaillent ensemble à des projets communs. C’est en tout cas mon conseil et mon plus ardent souhait. On verra.

L’autre versant du « scandale » concerne sans doute l’image de Vincent Bolloré, ses inculpations au Togo et en Guinée, la manière dont il a géré les journalistes à Canal +, Vivendi ou Havas… Alors là, bien que tous ces sujets me soient très lointains, je me sens bien droit dans mes bottes.

En tant que catholique, je suis probablement un grand pécheur mais avec moins d’occasions de pécher en grand, qu’un grand capitaine d’industrie… Donc je ne prends pas Vincent Bolloré pour un saint. Cela dit, force est de constater qu’il mène des œuvres sociales remarquables et discrètes. Je pense que sa décision de donner à France Catholique une chance de survie (ce n’est qu’une chance : mes successeurs auront à faire leurs preuves et ne nageront pas dans l’opulence loin de là) participe de cet aspect de sa personnalité dans lequel j’ai toutes les raisons d’avoir confiance. Je m’intéresse au bon grain, pour qu’il pousse quand même, et pas trop à l’ivraie parce que je n’y peux pas grand chose, que ça me dépasse. En toutes choses j’ai l’habitude de juger en fonction de ce que je peux faire moi-même. Si on devait arrêter de travailler avec des pécheurs, on se fuirait vite soi-même, et on fuirait l’Église dont vous savez bien, puisque vous regardez la télé, qu’elle est infestée de pédophiles, par exemple…

Maintenant redevenons sérieux en tant que citoyen français, je ne m’en laisse pas trop compter non plus sur les accusations de corruption et autres concernant les affaires en Afrique et ailleurs. S’il y a de mauvais patrons à fustiger (je n’ai pas dit à fusiller mais ça me démange), je pense d’abord à ceux qui ont fait perdre à notre pays la propriété d’Alstom (les turbines et les trains), Lafarge (le ciment), Péchiney (l’aluminum), etc. Même si certains n’ont pas eu vraiment le choix à cause d’une fiscalité française inadaptée ou de réglementations européennes destructrices… Pour l’instant le groupe Bolloré maintient des positions françaises notamment dans le transport maritime et cela flatte mon bête patriotisme. Il n’est pas encore tombé dans les pièges des États qui nous concurrencent avec des procédés que les Français ne maîtrisent pas suffisamment et qui mêlent espionnage, justice et corruption à grande échelle comme l’a amplement montré une récente émission de la chaîne parlementaire sur la manière dont l’industrie française a été piégée par nos « alliés » américains notamment (émission qui n’était pas à l’honneur d’Emmanuel Macron ni même d’Arnaud Montebourg). Vincent Bolloré évolue dans un monde très loin des théories « bisounours » de nos bobos moralisateurs et parfois cathos. J’aimerais que ça soit autrement. Mais, dans l’ordre de l’action, je ne vois pas trop ce que j’y peux.

L’hebdomadaire France Catholique est une toute petite chose. C’est tout de même un espace de liberté, de formation, d’information qui ne ressemble pas aux autres. L’un des principaux propriétaires de médias en France lui donne une petite chance (« peanuts » à son niveau bien sûr mais beaucoup pour nous) de durer un bon moment encore. J’ai cru de mon devoir de la saisir. Si ça fonctionne, le « scandale » sera vite oublié. Si ça ne fonctionne pas, aussi d’ailleurs. Alors faisons foin des éventuelles polémiques et remettons-nous au travail qui ne manque pas, avec qui voudra bien.


Louis MOTTE

ven. 12 oct. 19:38 (Il y a 21 heures)

À france-catholique

Merci pour cette transition inesperée.

M. Bolloré sait renvoyer l’ascenseur lui dont la fortune a démarrée avec le papier bible.

On va pouvoir continuer à la recevoir chaque semaine : youpi !

j’aurais eu des sous j’aurais fait pareil tellement France Catholique est sans égale sur le marché.

Les articles de politique intérieure et internationale, de culture, de cinema et de télé sont parfaits !

Si j’étais vous je reverrais l’abonnement à la hausse car il est vraiment pas cher.

Merci donc à l’équipe qui s’en va et notamment à l’ancien président Hervé Catta qui a dû se faire des soucis à gérer cet hebdomadaire contre vents et marées.

C’est grâce à lui, à vous que je peux lire cette passionnante revue d’un bout à l’autre d’une seule traite.

Bienvenue au nouveau directeur Aymeric Pourbaix qui, s’il est originaire de Roubaix, se trouve assez proche de moi.

Quant à la relance de cette revue, je ne sais pas quoi dire car je la trouve parfaite.

Comme dit mon évêque ce n’est pas le manque de prêtres qui pose problème c’est le manque de fidèles (de lecteurs dans votre cas) qui ont faim !

Merci pour tout