Synode : L'Église au XXIe siècle - France Catholique
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Van Eyxk, l'art de la dévotion
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Synode : L’Église au XXIe siècle

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Le synode qui s’achève à Rome cette semaine débouchera sans doute sur plus d’interrogations ouvertes que de réponses certaines. C’est le Pape lui-même qui a voulu une sorte d’état de tension au sein même de l’épiscopat, afin d’affronter les difficultés de l’évangélisation dans le monde d’aujourd’hui. Sa confiance irréductible dans l’indéfectibilité de la mission de l’Église explique cette forme d’audace qui sait calculer les risques mais n’hésite pas à provoquer les antagonismes. Ainsi, il y avait un risque à investir une sorte de cellule de pilotage du synode qui n’hésitait pas à contrer l’opinion majoritaire des évêques, en imposant des propositions qui n’avaient même pas été discutées par l’assemblée. Du coup, les médias reprenaient en chœur le slogan ressassé d’un épiscopat conservateur, refusant les réformes progressistes de l’avant-garde. Cette traduction idéologique à forte consonance politique, ne rendait aucunement compte de la complexité et de la profondeur des débats. Elle ne correspondait pas aux intentions véritables du Pape, qui n’apparaissaient pas toujours avec évidence.

Celles-ci sont-elles devenues plus transparentes avec les récents propos de François, proposant de reconsidérer l’Église, en donnant toute sa place au peuple des croyants dont le sensus fidei serait proprement infaillible ? Ce langage va à l’encontre de l’opinion qui conçoit l’Église catholique comme une organisation pyramidale d’où tout part du sommet. Il réhabilite les justes proportions en montrant que la substance ecclésiale ce n’est pas la hiérarchie, ce sont les chrétiens. Pour autant, il ne sous-estime pas le rôle de l’épiscopat et celui propre à l’évêque de Rome, qui garantit l’unité. Mais il voudrait que l’on se dirige tout de même vers plus de décentralisation.

Va-t-on vers une revalorisation des conférences épiscopales nationales ? En ce cas, il faudrait que ces dernières se transforment elles-mêmes profondément. Car il est inexact de prétendre que la collégialité voulue à Vatican II n’est pas traduite dans les faits. Si la décentralisation escomptée n’a pas produit tous ses fruits, c’est que le système mis en place s’est rapidement grippé dans des procédures bureaucratiques souvent paralysantes. Les initiatives les plus fécondes se sont produites en dehors d’un système qui avait du mal à admettre une nouveauté qui ne correspondait pas à ses habitudes, tandis que cette dernière était reconnue et soutenue à Rome d’où provenaient par ailleurs les décisions les plus convaincantes. C’est dire combien la révision à envisager mettrait radicalement en cause un système qui n’a pas su encore convaincre.