Sur la terre Promise - France Catholique

Sur la terre Promise

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Les Ecritures sont inépuisables parce qu’elles parlent d’hommes et d’événements réels et que ce ne sont pas simplement des histoires. Aussi peuvent-elles être examinées sous différents angles. Et aussi, tout dans l’Ancien Testament se rapporte au Christ. C’est comme Verbe divin qu’Il a parlé dans l’Ancien Testament et maintenant Il est incarné dans le Nouveau Testament. Dans l’Evangile de saint Luc, nous savons de l’auteur lui-même que quand Jésus parlait aux disciples à Emmaüs ”en commençant par Moïse et tous les Prophètes, il leur expliquait tout ce qui était dit dans les Ecritures Le concernant.” (Lc 24:26)

Au cours du mois d’août, vous aurez noté que les liturgies dominicales utilisaient le sixième chapitre de l’Evangile de saint Jean. Là Jésus parle de Lui-même comme du Pain de Vie mais Il y avait beaucoup plus. Il est à remarquer que chaque dimanche, les lectures de l’Ancien Testament parlaient de figures christiques de l’Ancien Testament.

C’est comme si Dieu – si on peut le dire ainsi – savait comment agir avec les hommes, distinguant certains individus dans l’histoire d’Israël, ici Moïse et Elie, la Sagesse et Josué, pour commencer à enseigner aux Israélites à quoi la Personne Incarnée encore (pour eux) à venir devait ressembler
Mettre Dieu dans une forme humaine – l’Incarnation – c’est introduire une plénitude de significations dans une forme qui nous permet de traiter avec elle. La Transfiguration nous a montré justement combien étonnante est l’œuvre miraculeuse de Dieu. Il est intéressant de voir que lors de la Transfiguration, c’est Moïse et Elie qui sont apparus et parlent à Jésus.

Le premier Dimanche, nous avions Moïse dialoguant avec Dieu sur les plaintes des Israélites à propos de la nourriture. (18e Dimanche) Ils avaient besoin de nourriture pour la traverse du désert. Les choses commencent à s’éclairer à ce moment, et c’est un immense soulagement pour nous-mêmes puisque nous sommes nous aussi en voyage.

Le peuple de Dieu avait laissé la culture païenne des Egyptiens. La “nourriture pour le voyage”, le viatique les a aidés à quitter le paganisme et à s’appuyer sur la Providence divine. Nous avons aussi besoin du Pain de Vie. L’expérience des Israélites nous dit que c’est aussi vital que la nourriture pour le corps.

Pour le 19ème Dimanche, c’était l’expérience du prophète Elie, un prophète majeur de l’Ancien Testament. Il avait déjà affronté les prophètes de Canaan qui soutenaient la reine Jézabel qui était prête à le tuer. Elie était à la fin de sa course et pourtant un ange le nourrit (”le Pain des Anges”) et lui dit de continuer son voyage. Miraculeusement il voyagea alors pendant quarante jours jusqu’au Mont Horeb, la montagne où Moïse avait reçu les Dix Commandements. Alors il réaffirma la religion juive, le culte du Dieu juif.

Pour Jésus et nous aussi, c’est la vraie religion parce qu’elle est réelle. La religion de Canaan, elle, n’était basée sur rien de réel. Aussi, Jésus est affirmé comme le prophète par excellence et Il est le Pain de Vie, la nourriture pour le voyage, le viatique.

Le 20ème Dimanche, nous écoutions la Sagesse – une autre figure de Jésus dans l’Ancien Testament– et il est intéressant de remarquer que : “A qui manqué de bon sens [la Sagesse] dit, Venez, mangez de mon pain, et buvez le vin que j’ai préparé.” De façon plus belle encore, la Sagesse conclut :” Quittez l’étourderie et vous vivrez, reprenez le chemin de l’intelligence.”

Dans la seconde lecture, saint Paul dit aux Ephésiens : Prenez bien garde à votre conduite. Ne vivez pas comme de fous, mais comme des sages.” Le christianisme n’est pas une religion de pure routine, mais une religion basée sur la Sagesse et cette Sagesse est présente dans le Pain de la Vie.

Le 22e dimanche, nous lisions un passage du Livre de Josué dont le nom en hébreu est le même que celui de Jésus. Ce n’est pas une coïncidence. Jésus est le nouveau Josué – celui qui conduit le nouveau peuple de Dieu dans la nouvelle Terre promise du Ciel. Jésus demande à ses disciples de confirmer leur foi en acceptant qu’il soit le Pain de Vie. Beaucoup de ses disciples le quittent. Jean explique : “Cette parole était dure.” Et, de façon très troublante, il continue :” beaucoup de ses disciples s’en retournèrent et cessèrent de l’accompagner.”

Ainsi, la liturgie d’août a renforcé notre foi dans la Présence réelle. Et alors, cet Evangile nous amène à réaliser ceci: exactement comme le peuple de l’Ancien Testament fut appelé par Josué tant de siècles auparavant à affirmer sa foi, ainsi serons-nous appelés chacun à notre tour à révéler le plan de Dieu.

Peut-être chaque jour, peut-être à chaque heure, nous serons réellement invités à prendre une décision qui soit en accord avec les principes de notre foi ou à agir dans une voie qui la contredise. Par exemple, chaque fois que je reçois l’Eucharistie, est-ce que j’affirme que c’est le corps, le sang, l’âme et la divinité de Jésus ?

Le fait de se décider consciemment pour Dieu et ses principes, chaque fois que nous faisons un choix et entre autres celui de recevoir dignement la communion, approfondit notre foi pour notre propre voyage, comme nous pouvons l’espérer, vers la Terre promise.

Samedi 2 septembre 2018

Source :

https://www.thecatholicthing.org/2018/09/02/on-to-the-promised-land/

Illustration : La Transfiguration par Giovanni Bellini, c. 1480 [Musée Correr, place Saint-Marc à Venise].

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Le père Bevil Bramwell, OMI, PhD est l’ancien doyen des étudiants à la Distance University. Ses livres: Laity: Beautiful, Good and True [Laïcité : Le beau, le bon et le vrai]; The World of the Sacraments [Le monde des sacrements]; Catholics Read the Scriptures: Commentary on Benedict XVI’s Verbum Domini [Des catholiques lisent les Ecritures : commentaire sur Verbum Domini de Benoît XVI] et tout récemment John Paul II’s Ex Corde Ecclesiae: The Gift of Catholic [L’Ex corde Ecclesiae de Jean-Paul II : Le don du catholique]