Scandales sexuels : le député harceleur - France Catholique
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Scandales sexuels : le député harceleur

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C’est une enquête de Médiapart et France-Inter qui a fait éclater le scandale le lundi 9 mai. Le député écologiste Denis Baupin, mari de la récente ministre du Logement Emmanuel Cosse, a aussitôt été obligé, par Claude Bartolone, de démissionner de son poste de vice-président de l’Assemblée nationale, après que plusieurs femmes du parti qu’il avait quitté il y a trois semaines seulement, l’ont accusé de harcèlement sexuel.

Elen Debost, élue EELV au Mans, a ainsi révélé que Denis Baupin lui avait envoyé des centaines de sms « extrêmement explicites » sur une période de 4 à 6 mois en 2011.

Isabelle Attard, députée du Calvados, dit avoir vécu la même épreuve entre juin 2012 et fin novembre 2013.

La porte-parole d’EELV Sandrine Rousseau a déclaré à Europe 1 : « Il m’a plaquée contre un mur et a cherché à m’embrasser contre mon gré lors d’une réunion qui avait lieu à Montreuil, en 2011 ».

Annie Lahmer, conseillère générale de la région Ile-de-France, militante depuis plus de 25 ans, fait des déclarations indiquant que pour réussir au Parti écologiste, il ne fallait pas refuser de « coucher »…

D’autres témoignages sont plus vagues ou anonymes. Tous semblent relatifs à des faits pénalement prescrits (3 ans en matière de délits). A priori, la justice n’a pas été saisie. Il s’agit donc, jusqu’à présent, d’une opération médiatique. Les victimes appellent publiquement d’autres femmes à témoigner, voire à porter plainte, contre cet homme politique qui serait coupable de harcèlement sexuel depuis plusieurs dizaines d’années, et contre d’autres hommes, qui seraient nombreux, dans tous les partis, car pouvoir politique et libido exacerbée font souvent bon ménage.

Ce qui scandalise l’opinion, c’est que le parti écologiste se veut féministe et qu’on redécouvre donc la tartufferie de certains de ses dirigeants qui ne font pas ce qu’ils réclament des autres. Et d’ailleurs, ce qui a poussé Elen Dubost et Annie Lahmer à rendre leurs accusations publiques, c’est une campagne de publicité pour laquelle Denis Baupin s’était fait photographier, avec du rouge aux lèvres, dans le cadre d’une campagne « Mettez du rouge » censée indiquer le soutien des hommes à la Journée internationale des droits des femmes, le 8 mars 2016. Elles ont trouvé que l’hypocrisie allait trop loin et qu’elles ne pouvaient pas continuer à s’en faire complices par leur silence.

Soit. Attendons la suite. S’il y a des plaintes concernant des faits non-prescrits, la police et la justice pourront faire leur travail. Sinon, on risque de rester sur un sentiment de lynchage médiatique. Même si celui-ci peut avoir quelque justification morale, ce ne serait pas le meilleur service à rendre à la démocratie.


http://www.bfmtv.com/politique/affaire-baupin-imediaparti-publie-un-courrier-du-depute-exigeant-le-retrait-de-l-enquete-973790.html#xtor=AL-68

Le Parquet se saisit de l’affaire :

http://www.lemonde.fr/affaire-baupin/article/2016/05/10/affaire-baupin-le-parquet-de-paris-ouvre-une-enquete-preliminaire_4916531_4916429.html

Réaction d’Emmanuelle Cosse :

http://www.lemonde.fr/politique/article/2016/05/10/affaire-baupin-emmanuelle-cosse-s-en-remet-a-la-justice_4916390_823448.html