Sauver un sanctuaire ! - France Catholique
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L'amour du travail bien fait avec saint Joseph artisan
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Sauver un sanctuaire !

À la tête de l’association Notre-Dame-du-Perpétuel-Secours, Jean-Claude Kaas se bat pour la survie du sanctuaire marial du Blauberg, à Sarreguemines. Et éviter la désacralisation, comme tant d’autres lieux en France.
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Jusqu’avant le confinement de mars dernier, l’église était remplie tous les dimanches.

Jusqu’avant le confinement de mars dernier, l’église était remplie tous les dimanches.

© Jean-Claude Kaas

Pouvez-vous nous présenter ce sanctuaire ?

Jean-Claude Kaas : Il existe depuis près de 90 ans, puisque l’église Notre-Dame du Perpétuel Secours de Sarreguemines a été inaugurée en 1933. Des membres de la congrégation du Très-Saint-Rédempteur, fondée par saint Alphonse de Liguori en 1732, étaient venus s’installer à cette époque dans l’est mosellan afin d’y prêcher des missions, aussi bien en Moselle que dans la Sarre voisine.

Pour les habitants de la région, ce sanctuaire dit « du Blauberg » a toujours été un lieu de pèlerinage : il y avait des messes, vêpres, complies, sans compter les journées de pèlerinage pour toutes les fêtes mariales… Les derniers rédemptoristes ont quitté les lieux en 2009. L’église a continué à vivre, mais la congrégation veut désormais vendre les lieux et nous avons jusqu’au 31 décembre pour trouver au moins 300 000 euros, un mécène ou une congrégation qui accepterait de reprendre les lieux pour s’y installer.

Au-delà, il y a un risque de vente et de désacralisation…

Cela nous effraye. Si ce lieu a été érigé par les rédemptoristes, c’est grâce à l’aide matérielle de nos parents et grands-parents, c’est-à-dire des chrétiens de la région. Ce sanctuaire est l’œuvre de nos anciens ! Savoir qu’il pourrait être détruit et accueillir à terme, qui sait, des lotissements ou du résidentiel, cela nous pose problème.

Le sanctuaire est-il toujours fréquenté ?

Oui et c’est même assez mystérieux pour nous, mais le fait est là : les gens viennent ici à la messe le dimanche, alors qu’ils habitent pour certains à 30 ou 40 kilomètres ! Avant la messe, il y a toujours des confessions. Les gens viennent parfois 1 h 30 en avance car il y a la queue devant le confessionnal. C’est un signe. Le lieu attire. Est-ce pour Notre-Dame du Perpétuel Secours ? Est-ce en souvenir de la marque laissée par les rédemptoristes ? Le sanctuaire du Blauberg est un lieu où s’exprime la foi populaire, à l’image de la rue du Bac à Paris : les gens viennent spontanément. Il y a aussi désormais des jeunes, grâce aux groupes de louange.

Quel projet portez-vous ?

Nous voulons que se pratique la vraie charité chrétienne. En créant par exemple, dans le couvent des rédemptoristes, une maison d’accueil pour les mères en détresse qui ne veulent pas avorter, ou pour les mères seules suite à un décès ou à une rupture. Nous voudrions aussi proposer un lieu d’accueil pour les personnes âgées qui veulent se ressourcer… Enfin, nous souhaiterions accueillir des prêtres retraités, qui pourraient continuer à dire la messe dans le sanctuaire voisin. C’est la volonté des pèlerins de cette région : faire vivre ce sanctuaire marial qui leur tient tant à cœur.