Saint Joseph dans le mois de Marie - France Catholique

Saint Joseph dans le mois de Marie

Saint Joseph dans le mois de Marie

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Le Saint-Père nous a récemment donné un magnifique regard sur la joie de la vie des mariés et de la vie de famille bien comprise. Malgré les circonstances uniques de la Sainte Famille, nous voyons dans la vocation maritale de Joseph et de Marie l’importance cruciale du mariage et les rôles distinctifs de la femme comme mère et de l’homme comme père.

Dans le sanctuaire de la Sainte Famille, nous savons que Marie a donné naissance et nourri le Sauveur du monde. Mais son père terrestre, Joseph, a également rempli les tâches paternelles. Il a prêté assistance lors de la naissance du Seigneur et, comme chef de famille dans la tradition juive, il avait la responsabilité de lui donner son nom.

St Jean-Paul II a consacré l’exhortation apostolique Redemptoris Custos (Gardien du Rédempteur) à la signification et à l’importance du rôle de St Joseph dans notre rédemption ainsi que comme modèle pour aujourd’hui. Il écrit :

« Joseph est visité par le messager en tant qu’ »époux de Marie », comme celui qui, le moment venu, doit donner ce nom au Fils de la Vierge de Nazareth avec qui il est marié. C’est alors vers Joseph que le messager se tourne et lui confie les responsabilités d’un père terrestre en ce qui concerne le Fils de Marie. »

Par son obéissance immédiate au songe,

« il montre la même disponibilité d’esprit que Marie à ce que Dieu lui demande par l’intermédiaire de l’ange. »

En fait, explique St Jean-Paul II,

« on peut dire que Joseph s’unit complètement à la foi de Marie. Il accepte comme vérité venant de Dieu celle qu’elle a déjà accepté lors de l’Annonciation. » Son lien d’obéissance, tout comme son mariage à Notre Dame, unit les trois membres de la Sainte Famille car « le Fils de Marie est aussi le Fils de Joseph en vertu des liens du mariage qui les unissent. »

Parmi ses responsabilités se trouve inclus le privilège, mais aussi le fardeau, de prendre soin et de protéger son épouse et son Fils, menacés par Hérode peu après la naissance. Là encore, il obéit au songe qui l’avertit de les emmener en Égypte pour leur sécurité et, quelques années plus tard, après la mort d’Hérode, de rentrer.

Joseph, « homme juste », est dévoué à la loi de Moïse. Comme père de Jésus, il a la tâche de l’éduquer dans cette loi, son histoire et ses coutumes, et dans les devoirs religieux d’un Juif fidèle. De plus, Jésus, le « fils du charpentier » apprend également de son père le métier familial, observant le soin qu’il prend à faire des ouvrages utiles et bien construits.

Il n’est donc pas étonnant que « l’Église vénère cette Famille et la propose comme le modèle de toutes les familles. » De cette manière, la moindre – mais néanmoins toujours mystérieuse et habitée par Dieu – de nos familles chrétiennes a part au mystère de la vie de la Sainte Famille où « avec la nature humaine, tout ce qui est humain et spécialement la famille – comme première dimension de l’existence de l’homme en ce monde – est aussi relevé dans le Christ. Dans ce contexte, la paternité humaine de Joseph est également « relevée » dans le mystère de l’Incarnation du Christ.

La paternité de St Joseph s’exprime concrètement dans une vie au service de Marie et de Jésus. Parce que, ainsi que l’écrit notre ancien Saint-Père :

« Le travail est l’expression quotidienne de l’amour dans la vie de la Famille de Nazareth. L’Évangile précise le genre de travail que faisait Joseph pour soutenir sa famille : il était charpentier… Ayant appris le travail de son présumé père, [Jésus] est connu comme « le fils du charpentier ». Si la Famille de Nazareth est un exemple et un modèle pour les familles humaines, dans l’ordre du salut et de la sainteté, par analogie, le travail de Jésus aux côtés de Joseph le charpentier l’est aussi… A côté de l’humanité du Fils de Dieu, le travail doit être pris dans le mystère de l’Incarnation et a également, d’une manière spéciale, été racheté. A l’atelier où il exerçait son métier avec Jésus, Joseph rapproche le travail humain du mystère de la Rédemption. »

Le modèle de Joseph est crucial pour nous dans notre propre manière d’être, lorsque l’idée de paternité est souvent dénigrée et même en danger d’être perdue, et, lorsque le succès et un style de vie de type « bourreau de travail » sont exaltés, la sanctification du travail dans la vie ordinaire ne l’est pas.

Lorsque nos modernes re-définisseurs de la famille voient St Joseph comme l’icône d’une modèle mourant de la masculinité, nous comprenons à quel point le monde a urgemment besoin que beaucoup d’hommes contemporains suivent ses traces.

St Jean-Paul avait une conscience aiguë de toutes les forces qui menacent la famille et les individus qui la composent, et invoquait le patronage et l’exemple de St Joseph comme arme et antidote. A l’approche de la conclusion de Rédemptoris Custos, il priait ainsi : Que St Joseph devienne pour nous tous un exceptionnel professeur au service de la mission salvifique du Christ, une mission qui est de la responsabilité de tous et de chacun des membres de l’Église : maris et femmes, parents, ceux qui vivent du travail de leurs mains ou de tout autre sorte de travail, ceux appelés à la vie contemplative et ceux appelés à l’apostolat. »

Quelles que soient nos circonstances particulières, nous sommes appelés à faire le don total et joyeux de nous-mêmes comme le fait St Joseph. De cette manière, nous pouvons être les porteurs contagieux de l’Évangile de la Vie à un monde inconscient que cet évangile contient tout ce dont il a besoin et auquel il aspire.

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Le père C. John McCloskey est historien de l’Église et collaborateur non résident en recherches à l’Institut Foi et Raison (Faith and Reason Institute).

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Illustration : Le songe de St. Joseph par Anton Raphael Mengs, v. 1774 [Kunsthistorisches, Vienne]

Source : https://www.thecatholicthing.org/2016/05/29/saint-joseph-in-the-month-of-mary/