« S'engager pour servir le bien commun !  » - France Catholique
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« S’engager
pour servir le bien commun !  »

Élue de terrain en région parisienne, mère de famille de quatre enfants, femme de conviction tout en restant pragmatique, Caroline Carmantrand ne prétend pas donner de leçons. Au terme de son premier mandat comme maire adjointe, elle a accepté pour France Catholique de faire le point, sans fard, sur le sens de son engagement politique.

Élections municipales 2020

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Caroline Carmantrand vient d'être élue à la présidence de la commission Famille et action sociale au Conseil Régional d'Ile-de-France.

Caroline Carmantrand vient d'être élue à la présidence de la commission Famille et action sociale au Conseil Régional d'Ile-de-France.

Comment a démarré votre engagement ?

Caroline Carmantrand : Cela remonte aux manifestations de 2013 contre la loi Taubira. Avant, je donnais un coup de main aux scouts, au catéchisme, aux AFC, mais mes enfants passaient avant.

À ce moment-là, j’ai ouvert les yeux sur l’état de la société, ainsi que sur l’abîme qui nous séparait du reste de la population : j’ai alors pris conscience de la nécessité de ne pas s’en tenir à l’entre-soi, mais d’expliquer aux gens ce en quoi nous croyons. Pour ne pas se contenter de slogans…

(…)

Que voudriez-vous dire aux catholiques ?

Le réalisme – et la charité – impliquent de savoir être exigeant avec les politiques, mais aussi de les remercier quand ils vont dans le sens du bien commun. Cela m’a notamment frappée lorsque Valérie Pécresse, au nom de la région île-de-France, a accordé son soutien financier à des lieux d’accueil comme « Marthe et Marie », qui donnent la possibilité aux femmes enceintes de garder leur enfant. À défaut, on risque de passer pour des « jusqu’au-boutistes » avec qui on ne peut pas discuter. Et ce même si l’on n’est pas d’accord avec l’ensemble de la politique suivie…

Il faut aussi que les catholiques s’intéressent davantage à leurs élus et à leurs difficultés. Cela passe par des engagements concrets, et pas seulement par des intentions de prière. Comme le fait de venir à une réunion d’appartement, le soir. Si certains se mobilisent parce qu’ils voient des résultats à notre action, il y a des moments où l’on se sent bien seule…

Il faut bien reconnaître aussi que depuis l’échec de François Fillon, il existe une certaine désillusion pour les catholiques en politique. Mais c’est justement maintenant qu’il ne faut pas lâcher, et creuser au contraire la nécessité de l’action des élus catholiques. Car si les électeurs catholiques se mobilisent, ils ont le pouvoir de changer le rapport de forces !

(…)

Quels conseils voudriez-vous donner à un jeune tenté par la politique ?

Le mandat local est à la portée de beaucoup, et je rêverais qu’il y ait une mère de famille élue dans chaque ville de France. Mais attention : il faut discerner le temps dont on dispose. Lorsque les enfants ont moins de dix ans, la famille se met en danger. Il faut rester cohérent et conscient que l’engagement politique peut peser fortement sur la vie familiale ! Pour mes deux derniers, qui avaient 11 et 13 ans, cela a été rude…

C’est pourquoi je m’interdis d’autres engagements que celui-là. Car la tentation de l’orgueil existe, celle de vouloir tout faire et de se croire indispensable : il n’est pas sain de demander à la politique de combler les manques d’une vie (de famille, sociale). L’engagement d’un élu catholique peut se perdre de cette manière… Il faut aussi avoir l’humilité de se mettre en retrait, pour ne pas s’approprier médiatiquement les projets. Ce qui compte, c’est que la cause avance.

Retrouvez l’intégralité de l’entretien dans le magazine.