Redécouvrir la mise au tombeau - France Catholique
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Van Eyck, l'art de la dévotion. Renouveau de la foi au XVe siècle
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Redécouvrir la mise au tombeau

Il y a plus de 20 ans, Michel Martin a publié une somme sur la représentation de cette scène et de ses huit personnages. Un ouvrage de référence qui invite à la méditation.

La Passion dans l'art

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«Il souffrit sa Passion et fut mis au tombeau. Il ressuscita le troisième jour. » Ces deux versets du Symbole de Nicée sont le cœur de notre foi. Or, entre Passion et Résurrection, il y a, explicitement nommée, la Mise au tombeau.

Surgissement d’un motif

Rappelons les faits. Dans la première moitié du XVe siècle surgit un groupe sculptural dans toute l’Europe occidentale, et notamment en France. On l’appelait le Sépulcre, aujourd’hui plus justement la Mise au tombeau. C’est ce dernier moment de la Passion, la dernière station du Chemin de croix, dévotion plus tardive.

Sa composition « canonique » regroupe sept personnes autour de Jésus étendu sur un entablement. Aux deux extrémités, Nicodème aux pieds du gisant et Joseph d’Arimathie près de la tête, serrent les pans du linceul qu’ils vont rabattre sur la sainte dépouille. Les cinq autres personnages nous font face, alignés le long du corps. Au centre, Marie, près de défaillir, mais encore debout comme au pied de la croix, stabat Mater, soutenue par Jean, qu’elle vient de recevoir comme fils.

Les entourent trois « saintes femmes », les trois Marie, Marie Madeleine, reconnaissable au pot de parfum qu’elle tient en mains, Marie Salomé, épouse de Zébédée, mère de Jacques – le Majeur – et de Jean, Marie Cléophas ou Clopas, proche parente de la mère de Jésus, mère de Jacques – le Mineur – et de Joset.

La Passion a pourvu les arts d’autres scènes : Christ aux outrages, Ecce homo, Flagellation, Portement de croix, Crucifixion, Descente de croix, Vierge de pitié ou Pietà. Pourquoi la Mise au tombeau a-t-elle soudain pris cette importance, envahissant églises et monastères ? Comment et d’où nous est-elle arrivée ainsi constituée ? Comment peu à peu chaque province lui a-t-elle conféré son style propre ? Nombreuses questions, réponses hésitantes. Un exemple. Le grand historien de l’art chrétien, Émile Mâle, insiste sur l’influence des Mystères de la Passion, que l’on jouait sur le parvis des cathédrales au XVe siècle, comme celle d’Arnoul Gréban (Paris, 1450) ou Jean Michel (Angers, 1486, voir p. 33).

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