Raisons du succès du Congrès Mission 2017 - France Catholique
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Raisons du succès du Congrès Mission 2017

Une nouvelle audace missionnaire semble naître autour de l'événement fondé en 2015 par Raphaël Cornu-Thénard (Anuncio) Samuel Pruvot (Aïn Karem) Florence de Leyritz (cours Alpha) et Arnaud Bouthéon... Ce rendez-vous annuel a l’ambition de devenir incontournable et il a vocation à encourager la créativité missionnaire.
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La troisième édition du Congrès Mission, entre Notre-Dame-des-Champs, le collège Stanislas et l’église Saint-Sulpice dans le centre de Paris, a été rythmée par des intervenants inattendus comme Mehdi, un ancien mulsulman converti au Christ, ou l’humoriste Élie Semoun. Sans oublier les concerts de rock chrétien, le temps de louanges collectives, le foisonnement du village de stands dans la cour du collège, ainsi que la mise en pratique de l’évangélisation de rue… Les participants ont pu débattre en salles de classe et en amphis de thématiques clés : les minorités créatives, le dialogue avec les musulmans, la conjugaison du mariage et de la mission, l’évangélisation au travail ou dans l’éducation…

Le Congrès Mission présente une symbiose de sensibilités et d’énergies positives. Après avoir animé un atelier de prédication de rue, Balthazar, proche de la communauté Aïn Karem, confie : « Le Congrès m’a donné de l’oxygène et une grande motivation. C’est aussi une consolation dans le monde actuel de voir autant de fervents missionnaires rassemblés. » Pour Sammy, 28 ans, paroissien à l’église Saint-Georges à Lyon et amoureux de longue date de l’évangélisation, être présent était une évidence : « Venir au Congrès, c’est se donner des forces et se former pour évangéliser.
L’important, c’est véritablement l’annonce du Salut en Notre Seigneur Jésus-Christ. » Sammy reconnaît également que la présence de certaines « pointures » comme l’abbé Fabrice Loiseau, le père Michel Gitton ou le pasteur Saïd Oujibou avait quelque chose de stimulant.

Ravi de sa première participation au Congrès Mission, l’abbé Loiseau insiste sur l’intérêt du travail en commun des communautés nouvelles et des diocésains : « Il faudrait davantage de rencontres de ce type, de lieux d’annonce directe, de groupes de prière ». Entre Anuncio, Alpha, la Communauté de l’Emmanuel, Aïn Karem, les Chevaliers de Collomb, les Œuvres pontificales missionnaires, Jeunesse-Lumière, Le Rocher, Courir pour la Vie… il y avait de quoi faire. L’enjeu est immense. Comment rendre visible l’Église dans notre société sécularisée ?

Capmissio faisait partie de la fête. Cette école d’évangélisation, fondée par le père René-Luc et Mgr Carré, participait pour la première fois. « Le rencontrer, l’aimer, le faire aimer » : tel était le slogan inscrit au dos des sweats rouge vif de cette équipe de jeunes volontaires qui consacrent une année entière à l’évangélisation, sur une paroisse de Montpellier. Le père René-Luc, était là avec 35 paroissiens. Chacun a été impressionné par l’engouement général et aussi par le professionnalisme à travers la logistique, le matériel, la décoration, le son et lumière. « Certes tout cela nécessite un budget, constate le père René-Luc, mais au final ce professionnalisme prouve que l’Église n’est pas toujours à la ramasse contrairement aux idées reçues. » Laetitia, 22 ans, était également ravie : « Je suis vraiment heureuse de voir des catholiques venir de partout pour consacrer du temps au service de l’évangélisation. Ce qui m’a le plus marquée, c’est la présence de beaucoup de jeunes ! Cela dit, il n’y a pas que notre génération qui peut faire bouger les choses, tout le monde est concerné. » Même constat pour Anne et son mari, tous les deux missionnaires à Anuncio. C’était pour eux réconfortant de constater que le Congrès a poussé toute une nouvelle génération à poursuivre l’œuvre entamée par Anuncio et par d’autres. Paroissienne de Saint-Jean-Baptiste de Grenelle, Anne a participé à l’évangélisation de rue organisée par le Congrès et reconnaît avoir été agréablement surprise de voir, pendant la messe de clôture, des jeunes et aussi des moins jeunes se prêter volontiers à la louange
L’évangélisation directe, la louange, la formation… Mais quelle est donc la recette de ce Congrès ? Dieu seul le sait. Mais la mise en commun des expériences, dans l’amour fraternel est certainement pour beaucoup dans cette sainte cuisine.

On ne vient pas au Congrès Mission par hasard. Cet événement touche des gens motivés. Mais que leur apporte le Congrès ? « Des outils pour attirer des gens au Christ et des idées concrètes ! » répond sans hésiter Laetitia. « Notamment cette idée du dimanche des curieux mis en place par le père Barthélémy sur le thème « D’une paroisse en mission à une mission en paroisse ». Il nous a aussi ouvert les yeux sur le baptême en demandant à l’assemblée combien de personnes avaient déjà proposé le baptême dans son entourage : il faut oser des actes concrets. »

Cette idée du dimanche des curieux, le père René-Luc confie qu’avec son curé, l’abbé Strumia, ils ont l’intention de le mettre en place dès l’année prochaine à Montpellier.

Baltazar d’ajouter : « Le Congrès Mission m’a apporté le contact avec des groupes variés (groupe d’évangélisation dans les prisons, groupe missionnaire auprès des personnes homosexuelles, groupe missionnaire auprès des chrétiens persécutés) que je n’aurais jamais imaginé rencontrer et aussi la grâce de pouvoir transmettre ce que j’ai appris. Avant d’évangéliser, j’avais des préjugés sur des gens qui me semblaient fermés à l’Évangile et qui se sont révélés être tout le contraire. L’évangélisation aide à aller au-delà des premières impressions. L’évangélisation permet à la fois de donner à notre prochain et à Dieu et de recevoir de notre prochain et de Dieu. L’évangélisateur et l’évangélisé rencontrent plus profondément le Christ. »
Le Congrès, à travers tout son programme un peu « démentiel », n’a pas la prétention de donner une méthodologie unique. Car comme le dit si bien le cardinal Barbarin, archevêque de Lyon : « la meilleure manière d’évangéliser, c’est la tienne ! » Le Congrès Mission veut encourager la pluralité des charismes.

Pour autant, ce rassemblement reste une réalité fragile. Cette saison 3 n’est évidemment pas un sans-faute. Certains considèrent le lieu comme un obstacle pour des paroisses éloignées de la capitale. Laetitia estime que certaines personnes ont pu se sentir exclues de l’atmosphère charismatique à laquelle elles ne sont pas forcément habituées : « J’ai eu des retours de personnes qui considèrent que le Congrès a peut-être trop fait le jeu du Renouveau. Certains ont pu être gênés pendant les temps de louanges. » Pour Sammy, qui se dit « tradismatique » la liturgie a été paradoxalement une satisfaction et une déception. « Une satisfaction car j’ai renoué avec mon côté « charismatique ». La déception vient de ce qu’on confond trop la messe avec un groupe de prière. » De plus, l’évangélisation du soir ne s’est peut-être pas révélée aussi limpide que prévu. Pour Laetitia de Capmissio, il a été parfois difficile d’aborder les gens devant l’église Saint-Sulpice à cause du concert. « Nous étions considérés par certains passants comme des faiseurs de pubs. » Maman de deux grandes filles, Anne, quant à elle, préconise de cibler davantage un public de lycéens : « Les ateliers pour jeunes étaient destinés à un public de plus de 20 ans. Les plus jeunes pouvaient avoir des difficultés à se retrouver dans le contenu. »

Mais cela ne doit pas masquer le mouvement d’ensemble et l’enthousiasme. L’abbé Loiseau de conclure : « Pouvoir se lancer dans la mission est toujours positif. Toutes proportions gardées, ce rassemblement fonctionne un peu comme les JMJ. Si ce mouvement continue à prendre de l’ampleur, je crois qu’il pourra aider les paroisses à trouver un nouvel élan missionnaire. »

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