Peut-on concilier l’identité de l’école catholique et l’impératif de la mission ?
Daniel Chapellier : Sa première mission ne réside-t-elle pas dans l’adjectif catholique ? L’Enseignement catholique ne doit-il pas annoncer Jésus-Christ et rendre cela possible par un projet fort et explicite, par des démarches de familles claires ? Sur ce dernier point, il semble important que la nécessité d’avoir des effectifs suffisants ne sacrifie pas la dimension chrétienne. L’accueil de tous ne peut se faire au détriment de la mission première.
L’accueil doit se faire par une communauté chrétienne vivante, et l’annonce de l’Évangile n’est pas négociable. D’autant que personne ne vient en étant « affecté » dans nos maisons. Les parents doivent savoir qu’ils inscrivent leur enfant dans une école catholique. Les parents qui disent : « cela ne nous dérange pas », doivent percevoir le côté insuffisant de leur indifférence. Ceux qui viennent pour nos « valeurs » doivent aussi avoir une notion précise des valeurs de la foi chrétienne. Ils doivent comprendre que nos valeurs ont une source : les Évangiles, et non les fluctuations sociétales.
Dans une France multireligieuse et culturelle, comment définir cette mission ?
La communauté éducative chrétienne doit être suffisamment forte pour que les enfants élevés dans d’autres religions connaissent et vivent clairement ce qui nous anime. Cette communauté, composée de tous les adultes, et non seulement de la direction, avec l’aumônier et les adjoints en pastorale, doit œuvrer pour que chacun soit porteur de l’Évangile. Une éducation reçue dans un établissement catholique doit donner des repères clairs pour la vie, fondés sur la Parole de Dieu.
L’accueil d’enfants de religions différentes ne peut donc se satisfaire de donner un bon enseignement, une bonne tenue. Il n’est pas non plus possible de les laisser se regrouper entre eux et vivre dans l’établissement selon des pratiques de leur religion. C’est le risque du communautarisme qui guette aussi l’école catholique.
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Pour aller plus loin :
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