Qu'est-ce qu'un prêtre ? - France Catholique
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Qu’est-ce qu’un prêtre ?

Église

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crédit : Michel Pourny

Inauguré par le pape lui-même, un colloque à Rome sur le thème du sacerdoce correspond, sans aucun doute, à une nécessité impérieuse au sein de l’Église, et même au-delà. Notamment parce que la figure du prêtre est remise en question et que certains courants de pensée au sein du catholicisme – en particulier en Allemagne – réclament un changement de statut qui correspondrait à une rupture totale avec la Tradition ancrée depuis les origines mêmes de l’Église.

Mais c’est aussi la culture européenne dans son rapport au sacré qui est concernée par cette question : qu’est-ce qu’un prêtre ? De quel caractère est-il affecté, dès lors qu’il surpasse la condition ordinaire, puisqu’il offre le sacrifice suprême, celui du Christ sur la croix ? Le Père Serge Bonino, éminent théologien thomiste, a ainsi souligné la relation du prêtre au sacré, non pas pour lui conférer une autorité déraisonnable et susceptible de perversions, mais parce qu’il s’agit d’une relation exigeante, qui nous permet nous-mêmes de participer au Salut dans le Christ.

Est-ce à dire que certains reproches opérés aujourd’hui à l’égard de ce qu’on appelle le cléricalisme soient à dédaigner ? Sûrement pas, mais à condition de ne pas subir une logique de haine de soi aux effets désastreux.

Dans ce même colloque, le cardinal Marc Ouellet, préfet de la Congrégation pour les évêques, a d’ailleurs insisté sur les griefs attachés à ce terme de cléricalisme. Mais les scandales récents, particulièrement douloureux pour le peuple chrétien, sont-ils pour autant tous relatifs au seul cléricalisme ? Ce n’est pas toujours évident. Car certaines perversions s’attaquent à la racine même de l’existence chrétienne selon l’Évangile, et sont donc justifiables d’un discernement spirituel profond qui va bien au-delà des abus de pouvoir ordinaires.

Curé d’Ars ou clerc d’État ?

Par ailleurs, une certaine dénonciation unilatérale de la condition des clercs pourrait déboucher sur la récusation de la vocation sacerdotale, liée à l’essence même de l’Église voulue par le Christ et animée par l’Esprit Saint. Il n’est pas innocent de s’attaquer au célibat sacerdotal, au fait qu’il soit réservé aux hommes, et il est particulièrement grave qu’un certain nombre de hauts responsables aient donné leur caution à ce qui constitue un déni de la pensée théologique depuis les Pères de l’Église.

En rappelant dans son intervention au colloque la figure du Curé d’Ars, dont ses prédécesseurs ont toujours fait le modèle même du prêtre, le pape a restauré la norme qui permet d’identifier la bonne direction à prendre. S’inspirant de son propre parcours sacerdotal, il a indiqué divers caractères propres au pasteur qui est le contraire d’un « clerc d’État » : la contemplation, la pertinence, le courage, la compassion envers les blessés de la vie.

Ainsi devrait mieux se dessiner un chemin pour sortir des ornières actuelles. Un chemin qui suppose ce discernement que François a appris à l’école d’Ignace de Loyola et une pratique renouvelée des vertus surnaturelles dont une immense lignée a dispensé les charismes sur toutes les générations depuis la Pentecôte.