Protection de la vie à Rome - France Catholique

Protection de la vie à Rome

Protection de la vie à Rome

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Pour commettre un grand mal il faut un grand mensonge qui représente le mal comme étant un grand bien. C’était l’escroquerie du communisme. Bien que la théorie communiste imagina une utopie risible (pour ceux qui réfléchissent profondément à ce sujet) et que la réalité était de façon évidente la plus meurtrière de l’histoire moderne, beaucoup de personnes – des intellectuels sophistiqués et des travailleurs ordinaires qui recherchaient une société plus juste – continuaient à la défendre bien au-delà du point où il était impossible d’en dénier le mal. Certains le font encore.

Quelque chose de similaire se passe lors des cinquante dernières années, et plus, avec l’avortement et la révolution sexuelle. Pendant l’apogée du Communisme, vous pouviez entendre des personnes souffrant sous les régimes marxistes, dire de quelle manière les leaders faisaient croire que le bas était haut, que la droite était la gauche, et que la répression était libération. Mais toute critique était jugée soit naïve, soit le travail de forces capitalistes obscures.

Pendant des décennies, les pro-vie ont cru qu’ils essayaient simplement de défendre la vie dans le sein de la mère. Pour leur peine, ils ont été accusés de vouloir contrôler le corps des femmes, de défendre le patriarcat, de détruire l’environnement, de perpétuer le capitalisme occidental – et maintenant (dans les cercles les plus enragés mais encore plus influents) de manquer de respect aux formes alternatives de familles et de vie humaine via la normativité hétérosexuelle et la trans-phobie. (Je sais, je n’en vois pas le rapport non-plus – ne pouvez-vous pas être gay ou trans et en même temps pro-vie?).

Rappelons certains points forts: L’idéologie communiste tua environ 100 millions d’hommes globalement au cours du 20e siècle, et n’a pas encore fini sa course. L’idéologie pro-avortement en tua 60 millions uniquement en Amérique, 6 millions en Italie, et selon une estimation raisonnable, et près de 1,5 milliard dans le monde depuis 1980. IL n’est pas étonnant que les avocats de l’avortement, comme les vieux communistes, essaient de camoufler le carnage en termes de croisade morale tordue et de détourner l’attention vers des problèmes secondaires par rapport à la réalité centrale – l’enfant innocent dans le sein de sa mère.

Je suis à Rome et j’ai participé samedi à la Marcia per la Vita, qui a été copiée par certains de nos amis italiens de longue date sur la Marche pour la Vie de Washington. Comme la manifestation américaine, c’est un étalage inspirant de préoccupations désintéressées par des milliers de personnes qui ne recherchent aucun bénéfice personnel autre que de vivre dans une société qui respecte la vie humaine – c’est à dire qu’ils ne se contentent pas de parler de l’accueil des marginaux et des faibles. Pour leur peine, comme ce fut le cas pour la Marche de Washington, ils sont l’objet de réactions absurdes, lorsqu’ils ne sont pas tout simplement ignorés.

Contrairement à l’évènement américain, la Marcia a reçu peu de soutien, de l’Eglise. L’année dernière, elle se termina place St-Pierre juste avant l’angelus du dimanche du Saint-Père. Il accueillit, brièvement, les dizaines de milliers de marcheurs – de même que plusieurs autres groupes de pèlerins. Les Pro-vie furent et cela se comprend, perturbés. Cette année le pape François écrivit une forte lettre d’encouragement aux organisateurs, et particulièrement à nos amis Virginia Coda Nunziante et Roberto de Mattei. La marche débuta sur la Piazza della Republica, une des places des Rome dont le trafic est dense, mais se termina, après seulement un court trajet, place Venezia.

Il y a des rumeurs selon lesquelles le Vatican ne voulait pas qu’elle aille jusqu’à la place St-Pierre – ce sont seulement des rumeurs, mais elles ne sont pas complètement invraisemblables. Le pape François est sans conteste pro-vie, mais on ne peut pas contester qu’il préfère prendre une position publique forte sur des sujets relativement plus populaires, tels que l’environnement, les réfugiés et l’économie globale (qui de son point de vue « tue »), tout en restant très discret sur des questions brûlantes telles que l’avortement.

Aussi, en Italie, les évêques ont choisi de garder leur distance par rapport aux protestations du public, et de travailler, ensemble, au niveau des hommes politiques catholiques. Les résultats ne sont pas particulièrement brillants. L’Italie a évolué sur le même chemin que les autres démocraties évoluées, permettant même le mariage homosexuel et les adoptions, en dépit des démonstrations publiques à travers toute l’Italie par des centaines de milliers de personnes (pas toutes catholiques) en nombre beaucoup plus important que même la Marche pour la Vie de Rome. Il est triste de le dire, comme c’est le cas pour les catholiques parmi les démocrates américains, les hommes politiques italiens sont souvent le cœur du problème.

Je ne vis pas tous ceux qui marchèrent samedi, naturellement, mais la hiérarchie catholique brillait par son absence. Il y avait beaucoup de prêtres et de séminaristes, c’est certain. Mais le seul évêque que je vis, était Athanasius Scheider, le prélat au franc parlé du Kazakhstan. L’archevêque Carlo Maria Vigano, le précédent nonce apostolique aux Etats-Unis était présent, ainsi notre très critiqué cardinal américain Raymond Burke.

Mgr Burke arpentait les rues avec tous les autres et, à chaque fois que je le voyais, il était porté aux nues par des individus tout au long du trajet; c’était le même cardinal Burke qui avait juste été publiquement critiqué par le cardinal Oscar Mariadiga (un Hondurien qui est essentiellement à la tête du conseil pontifical des cardinaux) comme étant un homme qui cherchait le pouvoir et l’avait perdu – et dont les vues ne méritaient pas qu’on lui prête attention.

Le Cardinal parle souvent en défense des pauvres et des marginaux – avec un accent marxiste, léger mais distinct. Mais si vous suivez ses voyages, il fait beaucoup plus partie de l’élite internationale qui a été adoubée « Davosien », après la réunion annuelle du Forum économique Mondial à Davos, Suisse, où les personnages riches et puissants se rencontrent pour sauver le monde.

Aucune recherche de pouvoir là, – et aucune marche avec des gens ordinaires pour défendre les enfants à naitre non plus.

Essayons de réfléchir en tant que catholiques. Il n’y a rien de mal à chercher, ou à exercer correctement, le pouvoir pour un bon motif, dans le cadre de l’Eglise ou du monde. Si des chrétiens refusent le dur travail de modeler la société moderne – comme cela a été souvent le cas récemment – il n’est pas étonnant que des non-chrétiens ou des anti-chrétiens ou des pseudo-chrétiens prennent les rênes et font bouger les choses dans une direction désastreuse. La véritable plainte de Mgr Maradiaga à propos de Mgr Burke est qu’il est un catholique traditionaliste. Si le pouvoir lui-même était le problème, Maradiaga devrait démissionner immédiatement de son rôle de conseiller du Pape François.

Cela vaut la peine de garder un œil sur cette affaire. Ce week-end était beaucoup plus important que ces petites disputes et il était à la fois une aspiration et un souci.

Une aspiration, car même dans ce vieux Monde fatigué, les gens, beaucoup d’entre eux, sont stimulés et désirent s’afficher publiquement contre la culture de mort. Plusieurs journaux italiens ont rapporté que sur la base de la Marche pour la Vie, 70 pour cent des Italiens OB/GYNS refusent de pratiquer des avortements – Homologues Américains , prenez note.

Un souci, cependant, car l’avortement et la rupture de la famille ne sont pas simplement du « conservatisme » ou une part des luttes de pouvoir au sein de du Vatican. Si l’Europe continue sur le chemin du suicide démographique, toutes les autres questions d’ordre moral – même les questionnements légitimes du Pape concernant l’environnement, les réfugiés, les pauvres – mourront avec elle.

Source : https://www.thecatholicthing.org/2017/05/22/defending-life-in-rome/

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Robert royal est rédacteur en chef du « the catholic Thing » , et président de « the Faith & Reason Institute » à Washington. Son livre le plus récent est : « The God That Did Not Fail : How Religion Built and Sustainsthe West » , maintenant disponible broché chez « Encounter Books ».