Près de 70% de suffrages pro-européens en Ukraine - France Catholique
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Près de 70% de suffrages pro-européens en Ukraine

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Parmi les voix qui ont pu s’exprimer lors des élections législatives d’hier en Ukraine, 70% des électeurs ont voté en faveur de formations politiques favorables à l’ouverture à l’Union européenne, d’après un sondage « Rada 2014 ». Un sondage du nom du Parlement de Kiev dont il était prévu de renouveler la composition, après l’avènement d’un gouvernement pro-occidental permis par le départ précipité du dictateur pro-russe Victor Ianoukovitch, désavoué le 21 février par de nombreux députés de son propre parti, le « Parti des régions », en raison de la répression sanglante des manifestations de « Maïdan » l’hiver dernier à Kiev. En ce dimanche 26 octobre, la formation du nouveau chef de l’Etat ukrainien l’industriel Petro Porochenko est arrivée en tête avec environ 23% des suffrages, suivie de peu par le « Parti des changements », la formation de son jeune Premier ministre, le juriste bancaire et économiste catholique de rite byzantin-slave Arseni Iatseniouk – marié à une orthodoxe – qui a remporté environ 21% des voix. S’ajoutent à ces suffrages ceux du « Parti radical » d’Oleg Liachko et du parti nationaliste « Svoboda », chacun des deux ayant glané 13% des voix.
« Batkivtchina » (Patrie), le petit parti de l’ancienne « dame de fer » de la « Révolution orange » de 2004, la « princesse du gaz » Ioulia Timochenko, n’a remporté que 6% des voix, du fait d’un discrédit lié à ses liens avec l’ancienne oligarchie postsoviétique mais en partie injustifié : emprisonnée et maltraitée par Yanoukovitch dans des conditions odieuses, la dame à la tresse blonde a été victime tant des pressions et machinations de Vladimir Poutine, que de sombres rivalités internes au microcosme politique ukrainien…

Dans les zones du Donbass, à Donetsk, l’ancienne « Stalino », et à Louhansk, actuellement occupées par des groupes de séparatistes pro-russes et victimes de violents combats d’artillerie qui ont provoqué le déplacement de plus de 800.000 civils sinistrés, les élections n’ont absolument pas pu avoir lieu. Pas plus en Crimée, la presqu’île ayant été investie et occupée militairement le 28 février par l’armée russe de Poutine avec la caution douteuse d’un referendum obtenu par des pressions menaçantes et des trucages de listes électorales, mais dénoncé à l’ONU comme ayant violé le droit international…

L’avenir de l’Ukraine comme Etat-Nation indépendant vient donc de franchir une nouvelle étape. Etant donné la crise économique très grave due notamment au renchérissement brutal du prix du gaz russe, la partie est encore loin d’être gagnée pour ce pays… Un pays sinistré à plusieurs reprises, après la période tsariste, la Révolution bolchevique de 1917-18, la famine artificielle du « Holodomor » de 1932-33 qui tua plus de 7 millions de paysans ukrainiens sur ordre de Staline, l’invasion hitlérienne avec une prise en étau entre Berlin et Moscou, la guerre de 1941-45, puis la mainmise soviétique de Khrouchtchev à Brejnev et la catastrophe électronucléaire de Tchernobyl en avril 1986. Mais un pays à la population qui relève la tête dans sa tradition cosaque et qui, malgré l’ignorance ou l’indifférence de l’opinion occidentale, veut chaque fois comme renaître de ses cendres.

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-Lire l’ouvrage très complet d’Antoine Arjakovsky « Russie-Ukraine, de la guerre à la paix ? », éditions Parole et Silence, 352 pages, 20€.