Poète assassiné - France Catholique

Poète assassiné

Poète assassiné

Rare figure poétique du XVIIIe siècle, André Chénier (1762-1794) chanta les beautés antiques, et finit guillotiné, aux derniers jours de la Terreur.
Copier le lien
Appel des dernières victimes de la Terreur dans la prison Saint Lazare, 7-9 Thermidor 1794, Charles Louis Müller

Appel des dernières victimes de la Terreur dans la prison Saint Lazare, 7-9 Thermidor 1794, Charles Louis Müller

© Musée des Beaux-Arts de Carcassonne. Au centre, André Chénier.

Celui qui, un jour de noble oisiveté, prend le volume des Œuvres complètes d’André Chénier, fera un beau et terrible voyage. Le fils de Louis de Chénier et de son épouse, « une jeune grecque d’une rare beauté », avait hérité de sa mère le goût des lettres, des arts, des mythes et des dieux. C’était un jeune homme charmant, plein de grâce et de talent, doué pour la poésie, l’amour et l’amitié. Simple dans ses goûts, dénué de toute prétention, prompt à admirer chez les autres ce qu’il avait pourtant en lui, il ne demandait pas autre chose qu’une vie calme et douce, dans les prés et les bois, près des lieux où les nymphes, les muses, les naïades et les oiseaux sacrés lui verseraient l’ambroisie qui fait les poètes.

Loin de la fièvre révolutionnaire

Il était, de nature discret et réservé, amoureux de jeunes filles et des paysages, porté à l’amitié et à ses nobles plaisirs, loin des intrigues politiques, des discours ravageurs et de la fièvre révolutionnaire. On le voit d’abord enthousiaste des idées nouvelles, mais aussi circonspect devant ce peuple qui se fait roi et dont il se doute qu’il n’aura pas la retenue des rois. Il est encore ami du peintre David et de ceux qui, avec son frère Marie-Joseph, feront la Révolution. Puis il s’écarte et revient à ses vraies amours : les élégies et les idylles, les jeunes filles qui le tourmentent, le comblent, le trahissent et l’apaisent. Il chante le bonheur de l’amitié, les banquets, les fêtes, la vie libre et même dissolue, puis le retour aux amours fidèles et malheureuses.

Lire l’intégralité de l’article dans le magazine.