Peut-on toujours défendre ses enfants ? - France Catholique
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L'amour du travail bien fait avec saint Joseph artisan
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Peut-on toujours défendre ses enfants ?

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Ce n’est certes pas un film qui restera dans les annales, mais il traite néanmoins d’une vraie question, à laquelle tout parent se confrontera un jour ou l’autre : peut-on défendre nos enfants en toute circonstance, et quels que soient les actes qu’ils commettent ?

Ce film pousse le raisonnement jusqu’à l’extrême car les deux adolescents dont il s’agit ici, n’ont rien fait de moins que de tabasser à mort une pauvre clocharde. Et là pas d’excuse sociologique possible puisqu’il s’agit d’enfants de bourgeois, ne manquant de rien et adulés par leurs parents.

L’histoire est en elle-même peu vraisemblable tellement les personnages, notamment ceux des enfants, et les situations tournent à la caricature. Mais si on décide de la prendre comme une fable, le cinéaste touche quelque chose de vrai dans la relation parents/enfants.

Paolo et Massimo sont deux frères que tout sépare malgré les apparences : ils ont, tous les deux, bien réussi dans la vie ; Paolo est pédiatre, c’est l’humaniste affectueux avec ses jeunes patients et attentifs aux mères, qui est très proche de sa femme Clara, plus attaché apparemment au vrai et au fond des êtres. Massimo est un avocat, prêt à défendre n’importe quelle cause, peu encombré de questions existentielles, qui nage dans l’argent que sa jeune écervelée d’épouse dépense à tout va. Les deux frères se détestent, encouragés dans leurs divisions par leurs épouses.

Leurs enfants, Michele et Benedetta, au contraire sont inséparables. Tous les deux sont des enfants gâtés, enfants uniques et rois, pour le malheur de leurs parents. Et pourtant, dans quelle mesure, ceux-ci ne sont-ils pas responsables des monstres qu’ils ont engendrés. Avec la Bible, on sait que l’homme est capable de tout, mais on sait aussi que les pères et les mères prodigues produisent plus souvent la catastrophe que le bonheur.

Et pourtant ils ont voulu bien faire ! Qu’en est-il de l’amour parental ? Est-il de tout passer, sous prétexte de pardonner et d’encourager, ou au contraire de faire le père fouettard ? On dit que Blanche de Castille disait préférer voir son fils mourir plutôt qu’il commettre un péché mortel ; si c’est vrai, le résultat est édifiant car son fils est devenu saint. Connaît-on vraiment ses enfants ? ou au contraire faut-il rester humble et se contenter de faciliter, en eux, le travail de la grâce ?

Ce film, à défaut d’être bon, a au moins le mérite de nous rappeler qu’être parent est bien difficile. En cette période de l’Avent, où nous avons la tentation de combler toutes les attentes de nos enfants, petits et grands, il est bon de se le rappeler.

Nos enfants film d’Ivan Matteo adapté du roman « Le dîner »