Pédophilie : le cas du P. Lawrence Murphy - France Catholique
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Pédophilie : le cas du P. Lawrence Murphy

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Les télévisions du monde ont transmis le message de Pâques, les vœux du pape en 65 langues et la bénédiction Urbi et Orbi. Le pape a rappelé aux nations leur responsabilité vis-à-vis des peuples en guerre et en souffrance. On lui reproche de ne pas avoir parlé des « abus » ? Sa lettre, historique, aux Irlandais, le 19 mars, n’a-t-elle pas dit tout ce qu’il avait à dire ?

Devant l’évidence des crimes commis par des membres de l’Eglise et devant la douleur des victimes, les catholiques ressentent « honte et désarroi », selon les mots du cardinal Vingt-Trois. Il n’en dénonce pas moins une « campagne de dénigrement et de calomnies qui visent à salir le pape ».

Les abus sexuels sur mineurs du fait de prêtres catholiques représentaient, selon un rapport des Etats-Unis de 2008, cité par Radio Vatican, 0, 03 % des cas. Dans les médias, la proportion semble s’inverser. Mais la pédophilie des ecclésiastiques, si limitée fût-elle, a été un filon en or Outre Atlantique.

La semaine passée des documents d’un cas de l’Oregon remontant aux années 70 ont été communiqués aux médias par un avocat : le P. Lombardi a rétabli la vérité sur ce « cas Teta ».

http://www.france-catholique.fr/Pedophilie-Le-cas-Teta.html

Il est un autre cas des années 60-70, dans le Wisconsin, particulièrement « tragique », sur lequel le P. Lombardi a aussi publié des précisions : celui du défunt P. Lawrence Murphy qui a abusé de centaines d’enfants mal-entendants. Un cas présenté à charge contre le cardinal Ratzinger, par le New York Times du 24 mars – qui a presque éclipsé l’actualité internationale – : le « Vatican » aurait refusé de réduire un prêtre à l’état laïc.

Des victimes du P. Murphy « ont rapporté ses abus aux autorités civiles qui ont enquêté sur lui à l’époque ; cependant, selon certaines informations, cette enquête a été abandonnée », a indiqué le P. Lombardi, sans souligner la défaillance du tribunal civil.

Le P. Lombardi rappelle que les instructions du Saint-Siège « n’ont jamais interdit le signalement d’abus sur enfants aux autorités judiciaires ». Rome incite les victimes à dénoncer les agresseurs (qu’ils n’agressent plus personne !) et à faire appel aux tribunaux civils. Et les coupables à se livrer à la justice. Ce qui n’empêche pas les poursuites et les sanctions prévues par les tribunaux ecclésiastiques.

Le fait que ces cas soient traités depuis 2001 par Rome permet plus de liberté et même de sévérité que lorsqu’ils étaient traités localement. L’affaire Murphy confirme s’il le fallait le bien fondé de cette mesure.

Ce n’est que 20 ans après, à la fin des années 90, que le cas Murphy est présenté « pour la première fois » à la congrégation pour la Doctrine de la Foi. Et non pas sous forme de plainte ou de dénonciation (on n’est pas encore en 2001), mais d’une « question » de droit, car l’affaire « comportait la sollicitation sexuelle dans le confessionnal, ce qui constitue une violation du sacrement de pénitence », et ce dicastère est compétent en la matière.

Devant les faits, la congrégation a envisagé des poursuites, car le Vatican est favorable à suppression de la prescription dans les cas de pédophilie. L’accusé a fait valoir son âge avancé et sa très mauvaise santé (il est décédé environ quatre mois plus tard), mais surtout, la vie qu’il menait, « retiré du monde », et sans qu’aucun nouvel abus lui ait été reproché « en plus de 20 ans ».

Pas de procès ni de réduction à l’état laïc (la sanction extrême) donc, mais des sanctions, demandées par la congrégation romaine à l’archevêque de Milwaukee, notamment de réduire le ministère public du prêtre et que le P. Murphy « assume la responsabilité de la gravité de ses actes ».

En somme, le P. Murphy a été comme absous par les tribunaux civils mais puni par Rome. Pas besoin d’avoir Bac+10 en logique pour relire à décharge les éléments de l’accusation contre le Vatican.

Tout au long de la Semaine sainte, les foules rassemblées, malgré une météo pour le moins défavorable, autour de Benoît XVI ont exprimé leur verdict. Le cardinal Sodano l’a lu : « L’Eglise est avec vous! ».

Natalia Bottineau

Lire la suite de cette histoire sur : http://www.france-catholique.fr/WSJ-versus-NYT-le-card-Ratzinger-a.html

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Note de la rédaction :

On relira également avec profit la dépêche de l’agence Zenit le 28 mars dernier sur une tentative de faire lever l’immunité diplomatique de l’Etat du Vatican en Oregon et au Kentucky.

http://zenit.org/article-23938?l=french

Ainsi que l’article de La Croix sur le même sujet :

http://www.la-croix.com/afp.static/pages/100405214646.ukr9le72.htm