Pédophilie dans l’Eglise : une guerre meurtrière de tartuffes - France Catholique
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Pédophilie dans l’Eglise : une guerre meurtrière de tartuffes

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On assiste à la remontée de multiples affaires de « pédophilie » au sein du clergé dans les filets des médias, qui explorent et exploitent les fonds marécageux d’une Eglise déjà déclarée malade par le Pape Benoît XVI et désormais traitée par le Pape François. Mais c’est l’Eglise de notre monde occidental hérité des courants de la mentalité collective décadente des années 60 et 70. Un monde lui-même ébranlé dans ses fondements intellectuels, moraux, culturels et spirituels par les « maîtres du soupçon », en particulier Marx, Nietzsche et Freud, et leurs continuateurs pernicieux Wilhelm Reich et Marcuse. Et une Eglise ébranlée par diverses dérives théologiques, comme celles des « théologiens de la mort de Dieu » en quête d’emplois hasardeux et délétères. Ce monde, cette Eglise, et avec eux des sociétés tout entières ont été rongées par les diverses tentations de Satan, le destructeur du Genre humain. Mais qui parle aujourd’hui du danger de Satan, à part le Pape François ? Ce Pape qui lutte de front contre la pédophilie dans l’Eglise, mais qui a su aussi dénoncer le pouvoir corrupteur de l’Argent-Roi et ses injustices avec une vigueur sans précédent depuis bien longtemps. Quitte à gêner certains…

Dans l’Evangile d’hier, après avoir écarté les Pharisiens et les Scribes dont il dénonce l’hypocrisie, Jésus dit ceci à la foule qui l’entoure : « Rien de ce qui est extérieur à l’homme et qui entre en lui ne peut le rendre impur. Mais ce qui sort de l’homme, voilà ce qui rend l’homme impur. » Et le Sauveur ajoute : « C’est du dedans, du cœur de l’homme, que sortent les pensées perverses : inconduites, vols, meurtres, adultères, cupidités, méchancetés, fraude, débauche, envie, diffamation, orgueil et démesure. Tout ce mal vient du dedans, et rend l’homme impur. »

A l’heure actuelle, une tempête redoutable secoue violemment l’Eglise, et on met en cause hâtivement son principal pasteur, le Pape François, désigné comme un bouc émissaire : son exécution symbolique par démission forcée est présentée comme une solution salutaire… Une solution facile… Facile… Mais pour quoi faire ?

Sous couvert d’un nécessaire assainissement de cette Eglise polluée par de nombreux péchés, une atmosphère peu fraternelle de règlement de comptes se répand peu à peu, depuis certaines officines laïques jusqu’aux antichambres de plusieurs organismes ecclésiaux en cour à Rome… Une question cruciale se pose ici : dans ces frictions et ces affrontements, s’agit-il seulement de vouloir lutter contre la corruption morale des perversions sexuelles ? Ou bien certains rêveraient-ils de revanches personnelles ou idéologiques camouflées sous des discours ecclésiaux solennels ? Voire d’accession au pouvoir dans l’Eglise ? Alors, la tartufferie serait en embuscade…

En outre, dans ce trouble actuel de l’Eglise, le rôle des grosses caisses de résonance médiatique de la Presse internationale n’est hélas pas sans ambiguïté : même si le discours moral anti-pédophile des grands médias paraît incontestable en soi, ses origines sont loin d’être tout à fait claires… A moins d’être amnésique, on ne peut que se souvenir que de nombreux ténors médiatiques ont eux-mêmes ouvert les vannes de la démagogie sociétale et du laxisme moral au cours des dernières décennies. A l’heure du 50ème anniversaire de Mai 68 en France et en Occident, on sait encore combien toute une Presse a pu saper les fondements de la morale judéo-chrétienne et de l’autorité dans l’Eglise, dans l’école et dans la famille. C’était l’époque de la « mort du Père », et il était alors « interdit d’interdire », le mot d’ordre étant « Jouissons sans entraves »… Désormais, de curieux tribunaux médiatiques clouent au pilori des « pères » réputés indignes, sans autre forme de procès, à tort ou à raison… Ici encore, chez de tels pompiers pyromanes, la tartufferie peut guetter des proies désarmées.

Hélas, çà et là, c’est à juste titre que tel et tel médias accusent tel ou tel. Mais si la crise morale collective est si profonde, dans l’Eglise ou dans la société tout entière, à qui la faute ? L’heure est sans doute venue d’un examen de conscience généralisé et d’une conversion au respect de la vérité et de la pureté. Cette démarche inclut le refus de la haine et, bien au-dessus d’une critique de tel ou tel propos du Pape, exige l’humilité pour chacun d’admettre ses propres torts.

Denis LENSEL