Parasitage du marronnier - France Catholique
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Parasitage du marronnier

Les événements annuels sont dénommés marronniers dans le monde de la presse : pensum pour journalistes en mal d’inspiration, aubaine pour qui veut faire passer ses idées. Ainsi le 8 mars pour les promoteurs de l’avortement.

I.V.G.

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Associé au laboratoire pharmaceutique Nordic Pharma, le professeur Nisand a choisi, le 7 mars, veille de la Journée de la femme, pour rendre publique, au cours d’un colloque, sa nouvelle préconisation : leur offrir l’accès à l’avortement médicamenteux au-delà des cinq semaines prévues par la loi. Il s’agit du RU486, produit phare de… Nordic Pharma ! Et voilà le professeur de gynécologie de Strasbourg invité en ami des femmes sur les chaînes de télévision.

Peut-on fêter les femmes sans glorifier l’avortement ? Chaque année, le Planning familial s’invite à la célébration. Avec en poche de « nouvelles » revendications… Une journaliste de Métro a appelé l’Alliance pour les Droits de la Vie le 7 mars 2011. Le quotidien gratuit voulait vérifier que les « pro-vie » se réjouissaient de voir que l’IVG serait devenue difficile. Ce sera le scoop de Métro qui titrera le 8 mars 2011 en Une : « Menaces sur l’avortement ».

En réalité, il s’agit d’une manipulation sans cesse recyclée du Planning familial. Les restructurations hospitalières offrent un prétexte pour resservir ce plat, mais, depuis des dizaines d’années, le Planning crie que « l’accès à l’IVG est devenu un parcours du combattant » pour les femmes, et que des milliers d’entre elles sont d’ailleurs obligées d’aller avorter à l’étranger… Exactement la même plainte depuis les années 70… que les médias reprennent sans recul. C’est elle qui nous a valu la loi de 1975, mais aussi ses aggravations successives qui ne satisfont jamais leurs promoteurs.
Une seule chose a changé dans le discours du Planning : désormais il n’estime plus qu’il y a trop d’avortements et affirme qu’il « fait partie de la vie des femmes » et « qu’il ne faut pas en faire un drame ».

La rédaction de Métro, cherchait donc son clown blanc à instrumentaliser, qu’elle pourrait présenter en guerrier victorieux dans le cadre d’une dialectique bien huilée ? Or, aucun opposant à l’avortement ne peut se réjouir d’une « victoire » qui n’existe pas !

Il y a, en fait, toujours davantage d’avortements dans notre pays (avec 227 000 selon le dernier décompte annuel, plus d’un pour quatre naissances) et sa croissance chez les mineures est effrayante. C’est ce qui conduit d’ailleurs le professeur Nisand à pousser sa propre chanson sur la nécessité d’informer davantage les lycéens sur la sexualité et la contraception. La solution convenue a pourtant montré ses limites, puisque 72% des femmes recourant à l’avortement utilisaient une méthode de contraception dite fiable lorsqu’elles se sont retrouvées enceintes. Ruptures de préservatifs, oublis de pilule et grossesses sous stérilet expliquent la moindre efficacité pratique de ces méthodes, et la persistance d’un fort taux d’avortement dans l’Hexagone. La « contraception anonyme et gratuite » pour les mineures prônée par le professeur Nisand ne peut qu’aggraver la situation en incitant à l’irresponsabilité sexuelle.

Peut-on avancer une quel­conque victoire de la vie quand, chaque année, de nouvelles dispositions législatives et réglementaires facilitent l’avortement ? C’est le bilan revendiqué par Madame Bachelot au ministère de la Santé : elle a augmenté le nombre de prescripteurs de l’acte en autorisant les centaines de centres de planification et de santé à diffuser le RU486 et elle a revalorisé sa tarification… Son credo : que l’IVG soit intégrée à « l’offre prioritaire de soins ». Son successeur, Xavier Bertrand a embrayé à son tour en faveur du tout-contraceptif en saisissant le 8 mars pour exhorter les laboratoires à demander le remboursement des pilules de 3e génération. Depuis des décennies, aucune des propositions de ceux qui prônent une autre prévention de l’avortement n’a été prise en compte.

L’Alliance pour les Droits de la Vie a même dû éditer son propre guide des aides publiques aux femmes enceintes et aux futures mères, tout en voyant son service d’aide aux femmes enceintes effacé, à la demande du Planning familial, des listes des associations d’aide accessibles via un site gouvernemental.

Tout au plus pouvons-nous noter que la parole des femmes commence à se libérer : elles sont plus nombreuses à confier que, contrairement à ce que prétend le Planning, celles qui ont l’expérience de l’avortement en souffrent souvent, et d’autant plus que cette souffrance est récusée par leurs prétendues porte-parole. En réalité, pour beaucoup de femmes, il faut du courage pour résister à ceux qui veulent qu’elles avortent.