Notre attitude face à la confession - France Catholique
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L'amour du travail bien fait avec saint Joseph artisan
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Notre attitude face à la confession

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L’introduction à la pénitence de l’écrivain dominicain Colman O’ Neill est la suivante : « une des meilleures et des plus simples méthodes pour découvrir si on apprécie la doctrine du Corps Mystique, non comme une abstraction, mais comme une idée directrice pour son existence est de s’interroger sur son attitude vis-à-vis de la confession. » Les fils conducteurs de ce que nous mettons sous le terme catholicisme se rejoignent dans l’expérimentation du sacrement. Le Corps Mystique du Christ est un mystère de Dieu et ne peut donc pas être réduit à de la sociologie ou de la psychologie ou à un simple aspect utilitaire (du genre : « j’aurai besoin d’un prêtre pour mes funérailles »). Quand Pie XII a écrit à propos du Corps Mystique, il a dit : « Les mystères révélés par Dieu ne peuvent pas être nuisibles aux hommes, ils ne doivent pas non plus rester des trésors inutilisés enfouis dans un champ. lls nous ont été donnés d’en haut précisément pour aider à la progression spirituelle de ceux qui les étudient dans un esprit de piété. » Suivons donc les vérités qui convergent vers le sacrement de confession. Par exemple, l’Ecriture nous enseigne à propos de la confession : « Si nous disons : nous sommes en communion avec Dieu alors que nous continuons à cheminer dans l’obscurité, nous mentons et nous n’agissons pas en vérité. Mais si nous marchons dans la lumière, car Il est la lumière, nous sommes en communion les uns avec les autres et le Sang de Son Fils Jésus nous purifie de tout péché. » (1Jean 1:6-7) En premier, il y a Dieu, et nous avons une relation avec Lui qui dépend de la vérité. Ensuite, il y a notre péché, et le péché est étroitement lié à la négation de la vérité. « Le mensonge est lié à la tragédie du péché et à ses conséquences perverses. » (Benoît XVI) La confession est liée à notre réflexion sur notre façon de vivre en vérité dans le monde. Dans le Nouveau Testament, nous dit Benoît XVI : Le mot « monde » a deux significations et partant nous désigne le problème et la réalité qui nous concerne. D’un côté, nous avons le « monde » créé par Dieu, aimé par Dieu, au point qu’il se donne Lui-même et offre son Fils pour ce monde ; le monde est une créature de Dieu, Dieu l’aime et se donne à lui afin qu’il puisse réellement être une création qui réponde à son Amour. Mais il y a aussi l’autre aspect du « monde » kosmos houtos : le monde sous la domination du malin, au pouvoir du mal, marqué par le péché originel. Nous sommes dans chacun de ces deux mondes — la cité de Dieu et la cité de l’homme se rejoignent dans nos cœurs. Pourtant, au milieu de cette déchirante tension, que nous expérimentons jour après jour, nous devons adorer Dieu en esprit et en vérité (cf : Jean 4:21-23). « Adorer en esprit et en vérité signifie véritablement entrer par l’Esprit-saint dans le Corps du Christ, dans la vérité de l’existence. Et partant, nous devenons vérité et nous glorifions Dieu. » (Benoît XVII) La véirté est au cœur du Catholicisme parce que Jésus est la Vérité Incarnée, le Verbe Incarné. Et le corps mystique, l’Eglise, est un corps réel présent dans le monde, avec des évêques, des prêtres, des laïcs avec lesquels nous collaborons ici dans le monde. Mais ce n’est pas tout. Pie XVII poursuit : En matière de vérité divine, ils se trompent ceux qui imaginent l’Eglise comme quelque chose d’invisible, d’intangible, de purement « pneumatologique » comme ils disent, par laquelle des communautés chrétiennes, bien que différentes les unes des autres dans leur façon de professer la foi, sont unies par un lien invisible. Mais un corps fait référence à une multitude de membres, qui sont reliés les uns aux autres de façon à pouvoir se prêter assistance. Dans un corps, quand l’un des membres est souffrant, les autres membres partagent sa peine et les membres en bonne santé portent asssistance à ceux qui sont en difficulté. De la même façon, dans l’Eglise, les individus ne vivent pas égoïstement pour eux -mêmes, ils aident leurs frères, et tous travaillent en collaboration se réconfortant l’un l’autre et parachevant la construction du Corps. Le catholicisme ne concerne pas des individus isolés. Il concerne des individus au sein d’une communauté vivante dont les membres sont reliés entre eux par ces différentes obligations. Cependant, ce fonctionnement peut être perturbé par nos péchés. Comme Benoît l’a souligné de façon répétitive : « la seule menace dont l’Eglise peut et doit avoir peur, c’est le péché de ses membres. » Dans une telle Eglise, la confession est tout ce qu’il y a de plus sensé car elle est dans « l’Eglise, avec tout son appareil extérieur : les lois, l’enseignement qui fait autorité, la liturgie, qui nous permet d’entrer en contact avec notre Médiateur-Prêtre pour recevoir de Lui, de la façon humaine qu’implique l’Incarnation, la loi de grâce et la parole de vie et ainsi prendre part à son sacrifice. » (O’Neill) Libérés du péché de cette manière concrète, nous pouvons pleinement participer à l’offrande de gloire que l’Eglise fait à Dieu, non seulement pour ses propres membres, mais également pour l’humanité toute entière.
Bevil Bramwell, prêtre chez les Oblats de Marie Immaculée, enseigne la théologie à Catholic Distance University. Il est titulaire d’un doctorat du Boston College et travaille dans le domaine de l’ecclésiologie.
— – Source : http://www.thecatholicthing.org/columns/2012/our-attitude-towards-confession.html