Napoléon et l'éducation - France Catholique
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L'amour du travail bien fait avec saint Joseph artisan
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Napoléon et l’éducation

Il n'y a pas que le Code civil. En matière d'éducation également, l'Empereur s'est montré un législateur attentif, et soucieux du bien des âmes.

Les maisons d’éducation de la Légion d’honneur

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Maison d'éducation de la Légion d'honneur, abbaye de Saint-Denis, 1870.

Maison d'éducation de la Légion d'honneur, abbaye de Saint-Denis, 1870.

Elisa, la sœur de Napoléon, fut élevée à Saint-Cyr. Sa cousine Stéphanie, comme sa belle-fille Hortense, furent élevées par Madame Campan à Saint-Germain-en-Laye. « Ces filles sont des bégueules. Madame de Maintenon s’est bien trompée avec d’excellentes intentions », a pu dire Louis XVI au sujet de l’éducation dispensée à Saint-Cyr. Napoléon confirmera : « Saint-Cyr n’était qu’une guirlande de fleurs offerte à Madame de Maintenon pour l’amour de Louis XIV. Deux cent cinquante filles nobles n’étaient rien pour 8 000 familles de pauvres gentilshommes ».

Une idée précise de l’éducation

En signant le décret de création des Maisons d’éducation dans son quartier général du palais de Schönbrunn le 15 septembre 1805, l’Empereur a déjà une idée précise de l’éducation qui doit s’y dispenser. Il confie les bases de l’institution au comte de Lacépède, bien que franc-maçon depuis le temps de l’Ancien Régime. Napoléon, qui n’appréciait pas les errements intellectuels de cette mouvance, lui faisait toutefois entière confiance.

Dans une lettre du 15 mai 1807, rédigée depuis son quartier général de Finkenstein, Napoléon établit les bases de l’institution. « Qu’apprendra-t-on aux demoiselles qui seront élevées à Écouen ? Il faut commencer par la Religion, dans toute sa sévérité. N’admettre à cet égard, aucune modification. La Religion est une importante affaire dans une institution publique des demoiselles. Elle est, quoi qu’on en puisse dire, le plus sûr garant pour les mères et pour les maris. Élevez-nous des croyantes et non des raisonneuses… Presque toute la science qui sera enseignée doit être celle de l’Évangile. Je désire qu’il en sorte non des femmes agréables, mais des femmes vertueuses, que leurs agréments soient de mœurs et de cœur, non d’esprit et d’amusement… Que les élèves fassent chaque jour des prières, entendent la messe et reçoivent des leçons sur le catéchisme. Cette partie de l’éducation est celle qui doit être la plus soignée. »

S’il semble que tout cela soit dicté par le fondateur d’un ordre religieux enseignant, les raisons invoquées dans la même lettre par Napoléon ne se retrouveraient pas dans les écrits de sainte Angèle Mérici ou de sainte Madeleine-Sophie Barat. Il écrit en effet : « La faiblesse du cerveau des femmes, la mobilité de leurs idées, leur destinée dans l’ordre social, la nécessité d’une constante et perpétuelle résignation et d’une sorte de charité indulgente et facile, tout cela ne peut s’obtenir que par la Religion, une religion charitable et douce. »
On jugera du propos !

Choix stratégique des aumôniers

Pour obtenir un tel résultat, l’Empereur va mettre un soin particulier au choix des aumôniers. Il avait écrit au Grand Chancelier : « Il faut donc qu’il y ait à Écouen un directeur, homme d’esprit, d’âge et de bonnes mœurs, capable de bien monter cet important service. » Tous sont des prêtres, en exil ou cachés pendant la Terreur, et sont nés entre 1740 et 1768 ; comme le premier aumônier nommé à Écouen puis à Saint-Denis, l’abbé Joseph Alexis Gauthier, né en 1740, quarante ans curé de Montlhéry, réfractaire, vivant dans la clandestinité aux heures sombres.

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